La France, pays laitier le plus compétitif au monde !

Une étude des « Facteurs de compétitivité sur le marché mondial des produits laitiers » place la France sur la plus haute marche du podium, devant la Nouvelle-Zélande et l’Irlande.

Cette étude (1), réalisée par Business France pour le compte de FranceAgriMer (qui l’a mise en ligne le 26 juin 2018 à l’occasion d’un conseil spécialisé « lait »), est basée sur les données économiques de l’année 2015. Elle mesure la compétitivité relative de 6 pays de l’UE (France, Allemagne, Pays-Bas, Irlande, Royaume-Uni, Pologne) et de 4 pays tiers (Nouvelle-Zélande, Australie, Etats-Unis, Brésil). Ensemble, ils représentent un tiers de la production mondiale de lait de vache et, surtout, deux tiers des exportations mondiales. Une quarantaine d’indicateurs ont été pris en considération pour apprécier les atouts respectifs des 10 pays en lice : la situation socio-économique, la maîtrise des facteurs naturels et la durabilité des ressources, le potentiel de production laitière, l’organisation des filières, la maîtrise technologique de la fabrication des produits, le portefeuille des marchés et la capacité des opérateurs à conquérir les marchés.

L’Allemagne « distancée »

Le classement final (sur 1000) attribue 669 points à la France, devant la Nouvelle-Zélande (610 points) et l’Irlande (587 points). Deux changements bouleversent le podium en 2015 : la France retrouve sa place de leader devant la Nouvelle-Zélande, et l’Irlande rejoint le trio de tête. Premier changement majeur : la France récupère la première marche du podium qu’elle avait cédée à la Nouvelle-Zélande en 2014. L’écart entre les deux premiers du classement s’est considérablement accru : il atteint 59 points en 2015, contre 22 et 6 points pour les deux précédents exercices. Par ailleurs, l’Irlande s’impose sur la 3e marche du podium, devançant ainsi l’Allemagne et les Pays-Bas, qui occupaient cette place respectivement en 2013 et 2014. Si les Pays-Bas sont encore dans la course avec seulement 2 points qui les séparent du nouveau numéro 3, l’Allemagne est largement distancée. La deuxième moitié du classement est également chamboulée : alors que les États-Unis arrivaient en tête du lot des cinq « pays secondaires » en 2013 et 2014, ils sont devancés en 2015 par l’Australie, auparavant 9e puis 8e au classement. Viennent ensuite la Pologne, qui gagne une place, et le Royaume-Uni, qui en perd deux. Le Brésil arrive toujours en queue de peloton. »

La France plus résiliente que la Nouvelle-Zélande

Le « retour en force de la France » décrit par l’étude tient en particulier « à un gain de compétitivité sur les deux dimensions maîtrise technique et capacité à conquérir les marchés ». La France cède la première marche du podium de l’axe « durabilité des ressources » à l’Irlande, malgré de bons résultats en termes de prix du foncier et de maîtrise sanitaire : en cause, notamment, une pluviométrie plutôt faible par rapport aux concurrents. Elle conserve néanmoins la place de leader sur la « maîtrise technique » grâce à la polyvalence de son offre, qui lui confère une remarquable capacité d’adaptation aux nouveaux débouchés et obstacles éventuels à l’export. Elle recon­quiert enfin la première place sur l’axe « capacité à conquérir les marchés » grâce au rayonnement de ses leaders laitiers et aux investissements réalisés dans l’industrie locale. Dans un marché mondial très dégradé, la France semble mieux résister à la chute des prix mondiaux des produits industriels que la concurrence néo-zélandaise, notamment grâce à l’importance et la valorisation de son marché intérieur et à son positionnement sur des produits à plus forte valeur ajoutée.

BC

(1) « Facteurs de compétitivité sur le marché mondial des produits laitiers » (FranceAgriMer)

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