Prix en hausse, ventes en berne

Les prix au détail des produits laitiers – hormis ceux des desserts lactés – ont augmenté plus rapidement que l’indice général des prix (+1,8%) l’an passé, en particulier ceux du beurre (+13,7%). A l’inverse, la consommation a globalement décliné.

Le prix des laits conditionnés a progressé de 2,1% en 2018, montre un rapport de FranceAgriMer mis en ligne au début août. « La tendance est à la hausse depuis 2011, alors que ce produit pâtit d’un phénomène de dé-consommation depuis plusieurs années, en particulier le produit phare de ce rayon qu’est le lait demi-écrémé : les volumes achetés par les ménages sont en repli constant, et les fabrications françaises suivent la même évolution. » Les quantités de lait conditionné achetées ont ainsi diminué de 3,6% en 2018. Au sein de cette catégorie, le lait biologique (+15,8%) et le lait frais (+4,9%) ont néanmoins réussi à voir leurs volumes progresser.

« Les prix à la consommation des fromages se sont redressés en 2018 (+2,3% par rapport à 2017), après un recul en 2016-2017. Il s’agit d’un des plus hauts niveaux de prix observés depuis 1990. » Cette évolution moyenne des prix cache des écarts entre types de fromages : les prix des fromages au lait de chèvre (+0,2%) ou de brebis (+0,6%) sont restés stables, alors que les fromages au lait de vache ont renchéri de 2,3% et les fromages mixtes de 4,8% (pour des quantités achetées certes en repli de 4,5%). Les volumes de fromages au lait de vache ont diminué de 1,2% en 2018 (+1% pour ceux fabriqués avec du lait de chèvre, +1,2% pour le lait de brebis).

Les hausses de prix les plus significatives ont porté sur les matières grasses : « les prix à la consommation de la crème ont augmenté de 4,2% et ceux du beurre de 13,7% en 2018. Le développement de la demande en beurre sur le marché mondial dès 2017, que ce soit de la part des ménages ou des industries agroalimentaires (viennoiseries, pâtisseries, boulangeries), combiné au repli de la production de beurre dans l’Union européenne, a entraîné une flambée des prix du beurre vrac qui s’est répercutée, en partie en 2017, mais surtout en 2018, sur les prix du beurre au détail. Ce manque de matières grasses global sur le marché a également impacté, dans une moindre mesure, les prix de la crème. » Les quantités de crème conditionnée achetées en 2018 se maintiennent (+0,2%), contrairement au beurre (-2,8%).

Au final, « seuls les prix des desserts lactés sont restés stables, et ce pour la seconde année consécutive, à un niveau plus faible que celui qui avait pu être observé depuis le début des années 2000. Les prix des yaourts ont progressé de 1,9% (soit à peu près autant que pour l’indice général) : la tendance à la baisse avait été stoppée en 2017 mais l’augmentation s’est accentuée en 2018. Toutefois, le niveau reste, là aussi, relativement bas par rapport à la moyenne des années 2000-2010 », note FranceAgriMer. Globalement, les volumes de desserts lactés écoulés sur le marché français ont diminué de 2,8% l’an passé.

BC

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