Un bolus pour accompagner le tarissement

Le laboratoire Boehringer Ingelheim a présenté, le 29 avril à Paris, un nouveau bolus destiné à favoriser un tarissement sécurisé des vaches, laitières mais aussi allaitantes.

Le Bovikalc Dry est un supplément nutritionnel associant du chlorure d’ammonium, du chlorure de calcium et du sulfate de calcium. Deux bolus distribués entre 8 et 12 heures avant la dernière traite permettent de faire baisser la pression mammaire de manière significative les trois jours suivants, montre une étude sur 152 vaches laitières Holstein publiée dans le Journal of Dairy Science. Le temps de couchage des animaux augmente par ailleurs de 90 minutes dans les 24 heures suivant l’administration des bolus, souligne François Brard, chef de produit Ruminants. C’est tout bénéfice pour le bien-être immédiat des vaches et, au-delà, un risque moindre de problèmes sanitaires lors de la lactation suivante, explique-t-il.

Le Bovikalc Dry a reçu un Prix de l’innovation au salon Eurotier 2018. Déjà vendu en Allemagne et en Grande-Bretagne, il sera commercialisé en France courant mai à un prix de l’ordre de 20 € pour 2 bolus. A quelles vaches distribuer les bolus ? A celles le plus « à risque » en termes d’engorgement mammaire et de perte de lait au moment du tarissement, répond le vétérinaire Stéphane Daval, responsable technique. Autrement dit, celles dont la production laitière demeure importante, au-delà de 12 à 15 kg/j. « A partir de 17,5 kg/j, le risque d’infection mammaire augmente de 77 %. »

Le traitement antibiotique au tarissement reste la règle

« La mammite, inflammation des tissus mammaires, constitue la principale pathologie des élevages laitiers, touchant 40% des vaches en production », rappelle le ministère de l’agriculture dans une publication relative aux pratiques sanitaires en élevages de bovins diffusée en décembre 2018. « Pour traiter les vaches atteintes et/ou éviter des nouvelles infections, le recours aux antibiotiques en période de tarissement est quasiment la règle. Il concerne en 2015 près de 95% des élevages laitiers. »

« Pour éviter un usage systématique des traitements au tarissement, les pouvoirs publics et les organismes d’appui technique recommandent de porter les efforts sur la prévention (hygiène à la traite, ambiance du bâtiment, alimentation, réforme des vaches incurables) et de privilégier un traitement plus sélectif. En 2015, seul un quart des élevages sélectionnent leurs vaches à traiter au tarissement, principalement sur la base d’une présence cellulaire élevée lors des contrôles (80%), mais aussi à partir d’un constat clinique de mammite (15%) », souligne le ministère de l’agriculture.

BC

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