« Dissensus » sur une DJA à 50 ans

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté, le 9 juin, un avis sur le renouvellement des générations en agriculture dont la vingtaine de recommandations fait, néanmoins, la quasi unanimité.

Adopté par 204 voix sur 208, l’avis Entre transmettre et s’installer, l’avenir de l’agriculture ! « tombe à point nommé, en faisant de cet enjeu un impératif, malgré de fausses bonnes solutions inquiétantes », réagissent la FNSEA, les JA, les Chambres d’agriculture (APCA) et la Fédération nationale de la mutualité agricole (FNMA) dans un communiqué commun. « Nous exprimons de vives inquiétudes sur les points de dissensus indiqués dans le rapport, comme l’accès à la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) jusqu’à 50 ans, qui, non seulement risque de profondément diluer l’enveloppe dédiée, mais en plus fait perdre toute considération générationnelle, à l’origine de cette aide. Pour Jeunes Agriculteurs, membre du groupe, il serait plus pertinent de distinguer le « jeune installé » du « nouvel agriculteur ». La DJA a pour objectif d’accompagner économiquement les jeunes qui s’installent sur des exploitations viables, vivables et transmissibles avec un vrai projet pour fournir une alimentation de qualité. Attention aux dérives auxquelles une telle modification pourrait amener. »

De son côté, la Confédération paysanne « soutient le remplacement de la Dotation Jeune Agriculteur par une Dotation Nouvel Agriculteur, accessible jusqu’à 50 ans », indique un communiqué du 10 juin.

Faciliter l’accès des jeunes au foncier

FNSEA, JA, APCA et FNMA saluent par ailleurs « l’ambition du rapport . Notre autonomie alimentaire ne peut s’envisager qu’à la condition d’agriculteurs nombreux sur nos territoires, d’exploitations résilientes, et de politiques qui facilitent la transmission et l’installation des jeunes. Pour y parvenir, le rapport souligne le nécessaire renforcement de l’accompagnement humain et financier des jeunes qui souhaitent s’installer. » « Trop de candidats jettent l’éponge faute d’un accompagnement adapté », convient également la Confédération paysanne.

« Le rapport propose d’autres ambitions que nous partageons, comme l’objectif de zéro artificialisation nette des terres agricoles ainsi qu’un renforcement de la régulation du foncier pour en faciliter l’accès aux jeunes, ou encore des dispositifs favorisant la transmission des exploitations », estime encore le syndicalisme majoritaire. Pour sa part, la Confédération paysanne plaide en faveur d’une « loi foncière ambitieuse pour mettre fin au verrouillage foncier ».

BC

A télécharger :

Entre transmettre et s’installer, l’avenir de l’agriculture ! (CESE, 9 juin 2020)

La synthèse de l’avis du CESE

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