L’exception laitière italienne

Une nouvelle étude du ministère de l’agriculture compare les performances économiques des exploitations de cinq pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas et Italie) sur la période 2012-2017. Grâce à « des frais généraux et d’amortissements beaucoup moins élevés », les élevages laitiers italiens affichent la meilleure rentabilité. Et c’est en France que le résultat moyen est le plus faible.

Les élevages spécialisés en production laitière possèdent en France en moyenne 58 unités gros bétail (UGB) de vaches laitières (VL), « un niveau comparable à celui des élevages allemands (62 UGB VL) et italiens (55 UGB VL). Le Royaume-Uni et les Pays-Bas présentent des cheptels laitiers plus importants (respectivement 133 et 93 UGB VL). » En dépit de cheptels bovins (laitiers et non laitiers) « presque équivalents à ceux de l’Allemagne et supérieurs à ceux de l’Italie, la France présente les plus faibles recettes parmi les pays étudiés (230 400 € en moyenne). La production brute est notamment la plus faible des cinq pays (198 100 € en moyenne sur la période), le niveau relativement élevé des subventions d’exploitations permettant de réduire l’écart avec l’Italie en termes de recettes. »

« Le poids des frais spécifiques (comportant les aliments pour les animaux, les frais vétérinaires, de reproduction…) est plus faible dans les exploitations laitières françaises. Ils s’établissent à 69 300 €, soit 30,1% des recettes. Ces frais spécifiques représentent en revanche près de la moitié des recettes des élevages anglais et jusqu’à 40% de celles des élevages italiens ». Dans les cinq pays étudiés, les frais d’alimentation constituent la majorité des frais d’élevage : de 58,1% pour les élevages français et allemands jusqu’à 80,3% en Italie. « Ces différences peuvent en partie s’expliquer par les pratiques d’élevages et notamment les taux de chargement. Les élevages laitiers français sont en moyenne plus extensifs que ceux de leurs voisins. »

Revenu : la France en queue de peloton

« Le taux de valeur ajoutée des élevages laitiers français (40,3% des recettes) est proche de celui des élevages allemands et néerlandais et supérieur à celui des élevages anglais (33,2%). Avec une faible part de charges salariales (1,9% des recettes) mais une part d’amortissements élevée, la rentabilité des élevages laitiers français s’établit à 15,1%, juste devant le Royaume-Uni (14,2%) et proche des Pays-Bas et de l’Allemagne (16,4% et 17,7%). Du fait de frais généraux et d’amortissements beaucoup moins élevés, la rentabilité des élevages italiens s’établit à un niveau supérieur avec 37,7% de revenu net dégagé par rapport à leurs recettes. »

« Le résultat moyen des élevages laitiers français s’établit à 34 700 € par exploitation et à 20 900 € par exploitant, soit le niveau le plus faible des cinq pays analysés. Les écarts avec le Royaume-Uni, les Pays Bas et l’Allemagne s’expliquent, pour l’essentiel, par de moindres recettes moyennes, en partie liées à des différences de taille de cheptel. Avec l’Italie, les écarts sont liés à la rentabilité nettement supérieure des élevages italiens. »

BC

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