+ 1 kg de lait avec les maïs 2023

Quantité et qualité du maïs fourrage sont au rendez-vous en 2023, selon Arvalis.

Les ingénieurs de l’institut du végétal (Arvalis) ont dressé, le 23 novembre devant la presse, le bilan de l’année en maïs fourrage. Pénalisée par un temps trop frais au moment des semis, la culture s’est rattrapée les mois suivants, bien aidée par les pluies estivales. Résultat : « de très bons rendements à la récolte », résume Anne-Sophie Colart, ingénieure Arvalis région Nord. Le rendement moyen national est estimé 12,6 tonnes de matière sèche par hectare, en hausse de 18 % par rapport à la moyenne 2018-2022. Cette année, la Normandie (16 t MS/ha) devance le Nord-Pas-de-Calais (15,8 tMS/ha), la Picardie (15,5 t MS/ha) et l’Alsace (15,3 t MS/ha) au palmarès des régions les plus productives. Au début novembre, le ministère de l’agriculture estimait le rendement national 2023 à 12,77 tMS/ha pour une production de 15,9 millions de tonnes (+ 15,6 % sur un an).

Pour évaluer la qualité du millésime 2023, Arvalis s’appuie sur l’analyse de plus de 12 000 échantillons, récoltés le jour de la récolte ou au silo, et représentatifs des régions de production du lait et de la viande bovine. Premier constat : « il s’agit d’un des crus les plus secs », note Hugues Chauveau, ingénieur Arvalis à la station expérimentale de la Jaillière (44). La moyenne nationale ressort à 36 %MS, au-delà de la valeur cible de 32-33 %MS, avec 55 % des chantiers à plus de 35%MS. Les maïs restés verts ont pu avoir un « effet trompeur sur l’avancée en maturité des maïs, et notamment des grains ». Ces taux de matière sèche élevés peuvent avoir deux conséquences négatives : un échauffement du maïs sur le front d’attaque du silo ou à l’auge, ainsi qu’une moindre appétence, avertit Hugues Chauveau. Attention aussi au risque mycotoxines (DON).

Les teneurs en matières azotées totales (MAT) apparaissent « correctes au vu des rendements de l’année » : 7,2 % en moyenne nationale (- 0,4 point sur un an), avec des valeurs supérieures dans l’est. Les teneurs en amidon bondissent de 6,1 points pour atteindre 33,8 %, avec des valeurs « élevées à très élevées » dans la moitié nord. La digestibilité des tiges et des feuilles se situe à « un niveau historiquement faible » mais, comme la quantité de fibres indigestibles reste limitée, la teneur énergétique apparaît « plutôt bonne », avec deux tiers des maïs affichant au moins 0,9 UFL/kgMS. Les valeurs énergétiques les plus élevées se rencontrent dans le Grand Est sur la côte atlantique. Au final, les maïs 2023, plus énergétiques et moins encombrants que ceux de 2022, devraient s’avérer plus lactogènes. Hugues Chauveau évalue le gain à 1 kg de lait par jour avec une ration constituée pour moitié d’ensilage de maïs (12 kgMS).

BC

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