16 500 l/ha de SFP !     

Le Gaec de Furbury (Aveyron) se distingue par un système productif très intensif à l’hectare et à l’unité de main d’œuvre, et par un prix d’équilibre inférieur à 300 €/1000 l.

Installé à Malleville (450 mètres d’altitude), le Gaec de Furbury produit du lait (1,034 million de litres, dont 1,008 Ml vendus à Sodiaal en 2018) ainsi que des veaux d’Aveyron et du Ségala, le tout sur 180 ha : environ 60 ha de SFP lait, 80 ha de SFP viande (les 70 vaches allaitantes – 95 % de Blondes d’Aquitaine et 5 % de Limousines – pâturent les prés en pente ou non mécanisables), 40 ha de maïs dont 35 ha irrigués (avec, en dérobée, 20 ha d’un mélange Ray-Grass italien + trèfle à 50/50). Les 120 Prim’Holsteins affichent une moyenne d’étable de 8 727 l appelée à augmenter dans les années à venir. Non pas pour accroître la production, mais parce que le bâtiment ne dispose que de 94 logettes pour 110 vaches à la traite, explique Cédric Gineste , un des trois associés. Le jeune éleveur doit aussi anticiper le départ à la retraite, dans les dix années à venir, des deux autres associés (ses oncles Claude et Benoît) et du salarié employé à temps partiel. Le Gaec s’appuie sur 3,5 unités de main d’œuvre (UMO), dont 2,5 dédiés au lait. Le père de Cédric, Jean-Luc Gineste (56 ans), est compté pour 0,5 UMO. Il participe à la traite bénévolement. Deux dimanches sur trois ne sont pas travaillés.

« Ration très concentrée l’été »

Le Gaec de Furbury se distingue par un système particulièrement intensif à l’hectare de surface fourragère : 16 455 l/ha de SFP permis par le maïs irrigué et le méteil cultivé en dérobée. Le Gaec recherche le volume de lait plutôt que les taux de matière utile. En été, il veille aussi à distribuer aux vaches une « ration très concentrée pour limiter la baisse de production quand la température atteint les 40 voire 45 degrés et que l’ingestion diminue. » La ration type comprend 30 à 35 kg d’ensilage de maïs, 10 kg d’ensilage d’herbe, 7,5 kg de concentré (tourteaux de soja et de colza, orge, blé, triticale, drèches de maïs) et 1 kg de foin de luzerne. Les génisses reçoivent jusqu’à 6 mois un mash fermier préparé à la mélangeuse. Autre chiffre clé, un volume de lait par UMO lait de 517 086 l (et encore 414 000 l en intégrant le mi-temps bénévole).

Coût de production : 302 €/1000 l

Le Gaec recherche « un coût alimentaire le plus faible possible ». En 2018, celui-ci s’est établi à 143 €/1000 l (chiffre Ecolait BTPL, fermage et mécanisation des fourrages inclus) pour un total de charges opérationnelles de 183 €/1000 l. La reprise récente d’une quarantaine d’hectares doit permettre de réduire les achats de fourrages à l’extérieur. Les frais financiers n’atteignent pas 5 €/1000 l, les annuités restant sous les 50 €/1000 l. Le Gaec partage plusieurs machines en Cuma et laisse vieillir les matériels possédés en propre. Le prix d’équilibre (ou de fonctionnement) avoisine 296 €/1000 l (prélèvements privés standards de 20 750 €/UMO inclus). Le coût de production du lait (main d’œuvre et cotisations MSA comprises) ressort à 302 €/1000 l, à comparer à un prix de vente moyen annuel de 342,9 €/1000 l. Du coup, en 2018, le revenu disponible lait a avoisiné 90 000 € pour 2 ou 2,5 UMO, c’est selon…

BC

Article initialement publié dans Grands Troupeaux Magazine n° 77 à la suite des 3èmes « rencontres grands troupeaux » du BTPL (6 et 7 novembre 2019)

Lisez également

Un élevage normand taillé pour l’avenir

En Mayenne, le Gaec des Clairventes a bâti un complexe laitier doté de trois robots pour traire 155 Normandes et produire 1,685 million de litres. En 1992, l’élevage produisait 58 000 litres. Retour sur une success story familiale.