« Aucune marge de sécurité » en allaitant

L’excédent brut d’exploitation (EBE) des élevages allaitants s’est replié en 2017, sauf en montagne. En cause, les hausses de charges d’aliments et de structures.

Les chiffres de l’Observatoire de l’endettement et des trésoreries publiés le 24 juillet dernier éclairent la situation financière, parfois délicate, des élevages bovins allaitants. Si le produit brut dégagé par ces exploitations (cultures comprises) apparaît « relativement stable depuis trois ans », en revanche « leurs charges augmentent en 2017 : + 13 à + 23 € par UGB bovin viande (selon la zone). Cela concerne notamment les charges de structure et alimentaires », précise l’Institut de l’élevage (Idele). Résultat, « l’EBE des élevages allaitants est en baisse dans le Grand-ouest et le bassin allaitant, mais en légère progression en montagne. Dans le même temps, les annuités demeurent quasiment stables. »

Au final, « le revenu disponible connait une baisse marquée dans le Grand-ouest et le bassin allaitant, mais une petite hausse en montagne. Il reste faible sur les trois zones : 16 600 € annuels par UTH familiale en moyenne (toutes zones). Ce niveau de disponible ne permet pas de dégager de marge de sécurité suffisante, quelle que soit la zone, et ce malgré des prélèvements privés toujours restreints : 15 800 € par UTH familiale (moyenne toutes zones). »

L’investissement repart

En retour, « les investissements repartent, après une baisse marquée en 2016 dans le Grand-ouest et en montagne. Ils sont en grande majorité financés par des emprunts. L’autofinancement est de nouveau présent en montagne (à hauteur du tiers des investissements), ce qui correspond à une situation plus habituelle dans cette zone. »

L’Idele constate encore que « la part des exploitations endettées à long et moyen terme et avec une trésorerie négative représente 17 % des élevages suivis (16 % en 2016). La situation financière de ces élevages ne s’améliore pas : leurs dettes court-terme sont plus de 2 fois supérieures à la moyenne (toutes exploitations), atteignant en moyenne 654 € par UGB bovin viande présente (contre 344 €/UGB BV). De plus, leur trésorerie nette globale reste toujours très largement négative et continue de se creuser. »

BC

À lire également : L’agriculture française en 2017 (Insee, juillet 2018)

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