Gaz à effet de serre : l’élevage sur la bonne voie

L’Union européenne a publié son rapport annuel sur les émission de gaz à effet de serre. Des pratiques plus durables, comme l’optimisation de l’alimentation des animaux et des techniques de fertilisation plus précises, sont nécessaires pour continuer à limiter l’impact climatique de l’agriculture européenne.

En 2023, l’agriculture de l’Union européenne (UE) représentait 365 millions de tonnes équivalent CO₂ (Mt CO₂-éq) d’émissions de gaz à effet de serre (GES), soit une diminution de 25 % par rapport à 1990. Cette réduction est principalement liée à la baisse du cheptel bovin et ovin ainsi qu’à une meilleure gestion des pratiques agricoles.

Le méthane : principal gaz émis par l’agriculture
Le méthane (CH₄) constitue 62,7 % des émissions agricoles en 2023, soit 229 Mt CO₂-éq. La principale source de ce méthane est la fermentation entérique des ruminants (catégorie 3.A), en particulier des bovins et des ovins. Cette seule source représente 49,2 % des émissions agricoles totales et 78,4 % des émissions agricoles de méthane.

Depuis 1990, les émissions de CH₄ issues de la fermentation entérique ont diminué de 25 %, soit 61,2 Mt CO₂-éq en moins. Cette baisse est essentiellement due à la réduction du nombre de bovins et d’ovins en Europe. Toutefois, malgré la diminution du cheptel, le rendement laitier des vaches a fortement progressé, augmentant ainsi le facteur d’émission par animal.

Les pays les plus émetteurs
La France, l’Allemagne et l’Irlande restent en 2023 les principaux contributeurs aux émissions de méthane agricole dans l’UE. Si la plupart des pays d’Europe centrale et de l’Est ont vu leurs émissions diminuer, certains pays comme l’Espagne, l’Irlande et Chypre enregistrent récemment une hausse de leurs émissions.

Gestion des déjections animales
La gestion des déjections animales contribue à 1,5 % des émissions totales de GES de l’UE en 2023. Elle est dominée par les bovins et les porcs. Depuis 1990, les émissions de méthane provenant de cette catégorie ont baissé de près de 20 %, grâce à l’amélioration des techniques de stockage et de traitement du fumier.

Une dynamique encourageante mais inégale
Après une forte baisse entre 1990 et 2010, les émissions agricoles se sont stabilisées entre 2010 et 2021, avant de repartir à la baisse depuis 2021.

Entre 2022 et 2023, les émissions du secteur agricole ont diminué de 0,7 %, principalement grâce à la fermentation entérique (−1,1 %) et à la gestion des déjections (−2,9 %).

Néanmoins, des défis persistent, notamment pour réduire les émissions de protoxyde d’azote (N₂O) issues des sols agricoles, qui représentent toujours 34,8 % des émissions agricoles.

 

 

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