Le retour de l’aire paillée

Sur les hauteurs de Chailland, en Mayenne, les associés du Gaec de Tanis ont construit une nouvelle stabulation, intégrant notamment deux robots de traite. Fini les six heures de traite quotidienne !


Le quotidien de la famille Rossignol a radicalement changé avec l’arrivée des robots. « Avant, pour traire nos 120 vaches, nous utilisions une installation de deux fois cinq postes », explique Mathieu Rossignol, l’un des quatre associés, à l’occasion des Robot’s Day organisés par Seenovia. « Matin et soir, cela nous prenait trois heures ! », ajoute-t-il. Dans le projet initial du nouveau bâtiment, les éleveurs ont étudié la possibilité de repartir sur une salle de traite. Mais avec les diverses options (compteurs à lait, etc.), le coût se rapprochait de celui des robots. « Les frais d’entretien sont bien inférieurs avec une salle de traite, mais les robots permettent de réduire l’effort physique et de gagner en souplesse. »

Cap sur le bien être animal


Pour la conception de la nouvelle stabulation, les éleveurs ont placé le bien-être animal au cœur de leur stratégie. « Nous avons maintenu une aire paillée, offrant ainsi une belle surface. Nous avons également veillé à l’absence de poteaux et à un minimum de tubulaire, ce qui permet aux vaches de bénéficier de plus de liberté. » Côté robots de traite, ils ont opté pour un mode de circulation libre, permettant aux vaches de choisir leur moment de traite. « Nous avons également choisi de ne pas saturer les stalles, avec un ratio de 60 vaches par robot. » Enfin, l’accès au pâturage a été conservé grâce à une porte intelligente à trois voies. « Nous livrons notre lait à Bel. Le pâturage fait partie du cahier des charges. Les orientations de la laiterie nous conviennent, et nous y adhérons pleinement. » Les éleveurs misent sur un pâturage tournant dynamique, avec un îlot dédié pour la nuit et un autre pour le jour.

Des résultats déjàs visibles
Depuis l’installation des robots, la production du troupeau a augmenté. « Nos vaches produisent en moyenne 28 kg de lait par jour et par animal, contre 27 kg l’hiver dernier. » Pour faciliter la transition, les éleveurs ont choisi de distribuer l’ensemble des concentrés de production directement au robot de traite. L’investissement total, incluant le bâtiment et la gestion des effluents, s’élève à environ 7 500 € par place.

ERWAN LE DUC (Extrait de Grands Troupeaux Magazine d’avril)

EN CHIFFRES…
Le Gaec Tanis (MAYENNE)
quatre associés : Damien, Mathieu, Florence et Frédéric Rossignol
une SAU(1) de 200 ha, dont 60 ha de culture de vente, 10 ha de luzerne, 55 ha de maïs et le reste en prairies permanentes et temporaires
145 Normandes, dont 120 à la traite
15 vaches Limousines
une production de 40 bœufs par an

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