Bas-carbone : les bovins à l’avant-garde

Un projet réunissant 301 agriculteurs engagés dans la production de lait et de viande bovine pour l’essentiel (1) vient d’être labellisé bas-carbone. Un second projet en fédérant plus de 1 300 est déjà annoncé.

Le premier projet agricole se référant à la méthode Carbon Agri a été labellisé, a indiqué le ministère de la transition écologique le 17 mai. Il s’agit d’un projet collectif porté par France Carbon Agri Association (FCAA). Il regroupe 301 agriculteurs localisés sur tout le territoire métropolitain et devrait permettre d’éviter l’émission de près de 138 000 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (CO2) sur 5 ans. Ces agriculteurs sont accompagnés dans la démarche par 20 porteurs de projets (Chambres d’agriculture, entreprises de conseil en élevage, coopératives…).

Ce projet, engagé en février 2020 et déposé en février 2021 auprès de la DGEC (Direction générale du climat et de l’énergie), « s’inscrit pleinement dans les stratégies européenne et française de lutte contre le changement climatique par l’implication massive et avant-gardiste des éleveurs de ruminants (bovins, ovins et caprins) », souligne FCAA dans un communiqué du 18 mai. « Plus de 20 % de ces crédits carbone ont déjà été vendus à des structures engagées dans des démarches de progrès et désirant compenser volontairement leurs émissions à partir d’actions engagées sur le territoire métropolitain ».

Les actions mises en œuvre par les 301 agriculteurs du 1er projet collectif se distribuent autour de trois grandes thématiques : l’alimentation du troupeau (55% des leviers d’action), la conduite d’élevage (35%), la consommation d’énergie et la gestion des effluents (10%). En moyenne, chaque exploitation souscrit à 4,5 actions différentes.

Alimentation

– La recherche d’autonomie protéique (34%) est l’objectif n° 1 par l’implantation de légumineuses (6%), de prairies temporaires et permanentes (8%), la réduction des achats de concentrés et l’optimisation de la ration (7%), la substitution du tourteau de soja par des coproduits locaux du type tourteau de colza (5%), l’amélioration de la qualité des fourrages (2%), l’augmentation du pâturage (3%) et l’autonomie protéique en levier générique (3%).

– L’optimisation de la fertilisation des fourrages et des céréales est l’objectif n° 2 (14%). Il est obtenu par une évolution du matériel d’épandage des effluents d’élevage (3%), l’implantation de cultures intermédiaires (2%), l’optimisation de la fertilisation (7%) et la réduction du travail du sol avec le semis direct (2%).

– L’évolution des paysages est l’objectif n° 3 (7%) avec le développement de l’agroforesterie et l’implantation de haies (7%).

Conduite d’élevage

– Réduire les effectifs de génisses (20% des leviers).

– Améliorer le bien-être des animaux par l’amélioration de la santé du troupeau et de leur logement (9%).

– Améliorer la performance génétique et la production (6%).

Energie et effluents

– La réduction de la consommation d’énergie (7%).

– La couverture de fosses et la méthanisation (3%).

FCAA prépare le dépôt d’un 2e projet collectif réunissant « plus de 1 300 agriculteurs suivis par 56 porteurs de projets ».

BC

(1) Ces 301 agriculteurs totalisent une production laitière de 167,6 millions de litres et de plus de 8 500 tonnes de viande bovine (5 000 t bovins lait + 3 500 t bovins viande).

A consulter : La ferme laitière bas-carbone (Cniel)

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