Plus de cellules et de mammites

Un état des lieux de l’évolution des cellules somatiques et des mammites cliniques sur les cinq dernières années vient d’être publié par Idele. Il complète les résultats issus du contrôle laitier et apporte un éclairage précieux sur les tendances sanitaires observées dans les troupeaux laitiers français.  La situation se dégrade. 

À l’échelle nationale, l’analyse porte sur une population de vaches contrôlées en diminution continue. En cinq ans, le nombre de vaches suivies a reculé de 16 %, avec une baisse de 5 % observée sur la seule année 2024. Ce contexte structurel est important à prendre en compte pour interpréter les évolutions des indicateurs sanitaires. Les résultats mettent en évidence une hausse marquée des concentrations en cellules somatiques depuis 2021. La moyenne des concentrations cellulaires de troupeaux s’établissait à 212 000 cellules par millilitre en 2021, contre 234 000 cellules par millilitre en 2024. Cette augmentation de 22 000 cellules par millilitre en trois ans traduit une dégradation progressive de la situation sanitaire des mamelles et souligne une pression infectieuse accrue dans les élevages.

Un dégradation plus nette en 2024

L’année 2024 se distingue par une dégradation plus nette des indicateurs. Les analyses suggèrent que cette évolution défavorable débute dès le début de l’automne 2023, période à partir de laquelle une augmentation des nouvelles infections en cours de lactation est observée. Cette dynamique se traduit par une dégradation des indicateurs épidémiologiques, avec une hausse de 0,6 % de la proportion de contrôles supérieurs à 300 000 cellules par millilitre, seuil classiquement associé à une infection mammaire. Dans le même temps, l’indicateur de guérison en période sèche et péripartum recule d’un point, traduisant une moindre efficacité de cette phase pourtant clé pour restaurer la santé mammaire avant la lactation suivante.

Parallèlement à l’évolution des cellules somatiques, la fréquence des mammites cliniques augmente entre 2023 et 2024, avec une progression de 2 %. Cette hausse confirme que la dégradation observée ne se limite pas aux indicateurs subcliniques mais s’exprime également par davantage de cas cliniques, avec des conséquences directes sur le travail de l’éleveur, le bien-être des animaux et les résultats technico-économiques.

Les indicateurs présentés sont produits aux échelles nationale et raciale à partir des données du Système d’Information Génétique. Ils concernent les vaches en production au cours de l’année de traitement et reposent sur les informations collectées dans le cadre du Contrôle Laitier. Cette approche permet d’analyser finement les dynamiques sanitaires au sein des troupeaux suivis. Ce travail a été cofinancé par France Génétique Élevage.

La rédaction d’après un communiqué de presse Idele

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