Les taux de non-retour en chaleur demeurent un peu moins bons, surtout en races laitières.
Plus de 510 000 inséminations artificielles (IA) bovines sexées ont été enregistrées en 2019 en France, soit 7,4 % du total. Le nombre d’inséminations premières (IAP) a approché 395 000, soit 10,6 % du total. « Cette activité est en recul de 3 % par rapport à l’année 2018. Toutefois, ce repli est plus faible que celui observé en 2017 (-7%) et globalement depuis 2015 (-17%) », note l’Institut de l’élevage (Idele). « Ce recul de l’activité est à mettre en perspective avec la baisse globale de l’activité insémination qui est de -5% depuis 2015. Cependant, dans certaines races, la part des inséminations continue de croître. C’est le cas de races comme la Jersiaise, la Brune, mais aussi des races dont l’offre de taureaux disponible en semence sexée est récente et se développe. »
« L’utilisation de la semence sexée diffère selon les races et selon la parité. Dans les races laitières, entre 10 et 56% des génisses sont inséminées en semence sexée. Pour les vaches, c’est plus variable selon les races. Pour celles où la fertilité des vaches est plus faible et leurs risques de vêlages difficiles peu élevés, comme en Prim’holstein, moins de 3% des vaches sont inséminées en semence sexée. Par contre, les races où la fertilité est plutôt assurée, et où les vêlages sont moins faciles, comme en Montbéliarde, ce sont près de 16% des vaches qui sont inséminées en semence sexée. En race Jersiaise où la naissance d’une femelle est privilégiée, ce sont jusqu’à 56% des génisses et plus de 40% des vaches qui sont inséminées avec de la semence sexée. »
Allaitant : 20% de semence mâle
« En races allaitantes, 2,9% des 526 000 femelles inséminées le sont avec de la semence sexée, parmi lesquelles 20% le sont avec de la semence sexée mâle. La Salers se distingue comme la race où l’utilisation de semence sexée est la plus importante, avec 20% des génisses inséminées en semence sexée femelle, et près de 10% des vaches. Dans ce contexte où la part du croisement est importante, la semence sexée apparaît dans ce cas comme un outil de gestion du renouvellement du troupeau, à la manière des races laitières », souligne l’Idele.
Les taux de non-retour en chaleur entre 18 et 90 jours (TNR90) « en races allaitantes sont plus élevés qu’en races laitières, comme attendu, et l’écart entre IA sexées et conventionnelles est très variable selon les races, et peut dépendre du nombre d’IA et des taureaux concernés. Pour certaines races comme la Jersiaise, il est de moins de 10% en vaches comme en génisses ; pour d’autres, il est de plus de 15%, comme en Abondance et en Tarentaise. On constate que, pour les races allaitantes, sur les génisses, les TNR90 suite à des IA sexées mâles sont supérieurs à ceux obtenus en semence sexée femelle : +9% en Blonde d’Aquitaine, +4% en Charolaise et +2% en Limousine. Sur vache, à l’exception de la Blonde d’Aquitaine qui affiche un TNR90 sur IA sexée mâle de +2% par rapport à l’utilisation de semence femelle, la tendance s’inverse et les écarts de TNR90 observés entre semence sexée mâle et sexée femelle sont de -7% en Charolaise et -8% en race Limousine. »
Lait : 50% d’élevages utilisateurs
« Globalement, les naissances suivant des IA fécondantes en semence sexée codée 2 donnent 91,2% de femelles, dans à peu près toutes les races. Concrètement, ce sont 185 000 veaux femelles + 18 000 veaux mâles nés en 2019 qui étaient issus d’une IA déclarée sexée femelle (réalisée en 2018). »
« Parmi les 99 763 troupeaux où des IA sont réalisées et enregistrées (dont 54 500 troupeaux laitiers et 44 300 troupeaux allaitants), 31 125 réalisent des inséminations en semence sexée ; c’est 4 600 élevages en moins que lors de la campagne 2018. Dans plus de 13 000 élevages, il s’en fait plus de 10. Les éleveurs laitiers qui essaient ou adoptent la semence sexée ont en moyenne des troupeaux de plus grande taille (74 IAP, contre 55 en moyenne pour l’ensemble des troupeaux). »
Chez les éleveurs inséminant dans leur troupeau, le pourcentage d’IAP sexées enregistrées a représenté 4% du total en 2019, soit une baisse de 1,4% par rapport à l’année précédente, note encore l’Idele.
BC
A télécharger : Le point sur l’utilisation de semence sexée en 2019 (Idele, juillet 2020)