L’Anses envisage un système à cinq niveaux de bien-être allant du meilleur (A) au plus faible (E).
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié, le 2 mai, des « lignes directrices pour l’établissement de référentiels d’étiquetage du bien-être des animaux ». Ce travail collectif, réuni dans un rapport de près de 300 pages, se fixe comme objectif d’« harmoniser les étiquetages existants et à venir » à travers l’Europe. « Une de ses principales caractéristiques est de fonder son évaluation sur des indicateurs scientifiques du bien-être, mesurés directement sur les animaux, et non uniquement sur leurs conditions d’élevage. Une autre de ses spécificités est de tenir compte, non seulement des conditions de vie des animaux producteurs de denrées alimentaires, mais aussi de celles de leurs ascendants », explique l’Anses dans sa présentation.
« Des étiquetages visant à renseigner le consommateur sur le bien-être des animaux élevés pour produire les denrées alimentaires se multiplient en Europe », constate l’Anses. « Cependant, les critères retenus varient fortement d’un étiquetage à l’autre. L’Union européenne envisage de créer un étiquetage harmonisé. Dans ce cadre, l’Anses a mené une expertise pour proposer aux acteurs des filières d’élevage une base scientifique sur laquelle pourrait reposer cet étiquetage. Dans ses lignes directrices, l’Agence préconise d’adopter un système à cinq niveaux de bien-être, allant du meilleur (A) au plus faible (E). Le niveau E correspond au seul respect des exigences imposées par la législation européenne en matière de bien-être animal, que ce soit pour la vie en élevage, le transport ou l’abattage. Cette classification, facilement compréhensible pour le consommateur, devrait par ailleurs aider les producteurs à améliorer progressivement la prise en compte du bien-être des animaux. »
Le broutage des ruminants
« Des facteurs pouvant impacter le bien-être d’un animal au cours de chacune des étapes de sa vie ont été identifiés par les experts : les caractéristiques génétiques, les techniques d’élevage, les pratiques et la formation de l’éleveur, l’hébergement, l’alimentation, les démarches mises en œuvre pour assurer la bonne santé des animaux, la limitation du recours à des pratiques douloureuses, la reproduction, le transport et l’abattage. Pour chacun, le groupe de travail a proposé un protocole d’évaluation reposant sur des critères scientifiques, associés à des indicateurs mesurables, ainsi que des voies d’amélioration du bien-être des animaux. Par exemple, pour l’alimentation, les critères proposés sont à la fois que l’animal dispose d’une nourriture facilement accessible et adaptée à son espèce et son âge, mais aussi qu’il puisse satisfaire ses besoins comportementaux liés à l’activité alimentaire, comme le broutage pour les ruminants, le fouissage pour les porcs ou encore le picotage et le grattage pour les volailles. »
Le futur référentiel d’étiquetage du bien-être animal « devra être décliné pour chaque filière ou catégorie d’animaux visée, et coconstruit avec les différents acteurs du domaine : les professionnels de l’élevage, les associations de protection animale et les scientifiques. Ce référentiel devra également être accessible et transparent afin de permettre aux consommateurs d’être informés sur les indicateurs pris en compte pour évaluer le bien-être des animaux et obtenir un score global. Enfin, les experts soulignent que le coût lié à l’amélioration du bien-être des animaux et à son évaluation devrait être pris en charge par l’ensemble des acteurs concernés, au vu des enjeux éthiques et de la demande croissante de la société pour une meilleure prise en compte du bien-être des animaux », note encore l’Anses.
BC