Viande : de mâle en pis

Un repli de la production de 1,2 % en 2024 succéderait à la chute de 4,7 % constatée en 2023.

L’Institut de l’élevage (Idele) a rendu publiques, le 19 janvier, ses prévisions de production de viande bovine en France en 2024. « Après deux années consécutives de baisse de l’ordre de -5%, la production nette de bovins finis reculerait encore en 2024, mais à un rythme plus faible : -1,2% par rapport à 2023 à 1,282 million de tonnes équivalent carcasse (téc). Les tonnages de femelles baisseraient de -13 700 téc, ceux de bœufs de -600 téc et ceux de veaux de boucherie de -7 400 téc. Seule la catégorie des taurillons et taureaux enregistrerait une hausse (+ 6 500 téc). Les exportations de broutards reculeraient encore (-5%) après une chute très marquée en 2023 (-7%). »

La décapitalisation ralentit

« Après un net recul en 2023 (-5,9%/2022), les abattages de femelles devraient continuer de baisser en 2024 mais plus modérément (-1,8%). Les réformes laitières et allaitantes seraient de nouveau significativement réduites, avec un ralentissement attendu de la décapitalisation. Les abattages de génisses seraient stables. Les poids de carcasse devraient poursuivre leur hausse en race à viande (vaches et génisses) sauf événement climatique non prévisible, atténuant la baisse de production en tonnage. »

« La production française de mâles non castrés augmenterait de près de 2% en 2024 », poursuit l’Idele. A l’inverse, « le recul structurel de la production de bœufs devrait se poursuivre en 2024, mais à un rythme fortement ralenti (-1%, après les -10% enregistrés en 2023). Leur poids moyen continuerait de baisser, en lien avec le rajeunissement des animaux et avec la moindre proportion de bœufs de race à viande pure au profit de croisés (…) Après deux années de très fort recul (-7% en 2022 et en 2023), la production de veaux de boucherie devrait poursuivre sa baisse structurelle en 2024 (-5%). »

La consommation s’érode

« Après la chute enregistrée en 2023 (-7%), les exportations de broutards baisseraient encore de -5% en 2024 (-50 000 têtes) du fait de la contraction des disponibilités et d’une relocalisation partielle de l’engraissement en France (…) Les exportations de viande réaugmenteraient légèrement (+2,2%), alimentées par une production de jeunes bovins en hausse, d’autant que la demande pour la viande de jeunes bovins français sur les marchés exports européens pourrait être plus forte qu’en 2023 du fait des baisses de production prévues en Allemagne, en Italie et en Pologne. »

L’Idele prévoit enfin « une quasi-stabilité de la consommation par bilan en 2024 (-0,5%/2023, après -3,7% en 2023). Toutefois, la consommation de viande française (VBF) se réduirait (-1,8%/2023) compte tenu de la baisse des abattages en France, notamment ceux de femelles. Les importations devraient augmenter (+3,4%) pour compenser le recul des abattages. »

BC

Lisez également

L’herbe a poussé comme rarement

Une seule fois en trente ans les prairies avaient démarré plus vite qu’en 2024.