Le secteur français de la nutrition animale retrouve aujourd’hui de l’élan, malgré une conjoncture géopolitique et économique difficile.
Depuis 2023, la production d’aliments composés est repartie à la hausse, avec une progression de 0,9 % en 2024-2025 et une nouvelle hausse attendue de 1 % l’année suivante, ce qui devrait permettre d’atteindre 20 millions de tonnes en 2025-2026. Cette reprise reste toutefois fragile : elle dépend fortement de la situation sanitaire et de l’attractivité des élevages. Parallèlement, le secteur fait face à de grandes difficultés pour investir. Les coûts industriels et logistiques ont augmenté de 15 à 20 % depuis 2021, tandis que les prix des aliments diminuent, tirés vers le bas par la baisse des matières premières. Avec des capacités d’autofinancement limitées et une rentabilité insuffisante, les entreprises ne peuvent pas financer seules la construction ou la modernisation d’usines, alors que leurs équipements sont souvent anciens.
Problème de rentabilité
Malgré ces contraintes, les fabricants d’aliments restent mobilisés aux côtés des éleveurs pour soutenir la production française. Ils travaillent à renforcer la compétitivité, améliorer la qualité des produits animaux et contribuer à la santé et au bien-être animal. Le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia) a d’ailleurs obtenu en 2024 le label Engagé RSE “Exemplaire”, et la filière cherche à renforcer son attractivité avec environ 300 recrutements par an dans plus de 50 métiers.
Le secteur s’est également engagé à réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation animale d’ici 2030. Pour y parvenir, il développe des filières de matières premières locales, notamment des protéines végétales, et mise sur des innovations nutritionnelles et technologiques. Plus de 80 % du soja utilisé est déjà garanti sans déforestation, mais la filière demande un report de l’application du règlement européen sur la déforestation, qui risque de perturber les approvisionnements et de générer d’importants surcoûts pour l’élevage européen.
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