Lactalis en prend pour son grade

Le premier groupe laitier français (et mondial) a subi les foudres des producteurs de lait, et celles du ministre de l’agriculture, lors de l’assemblée générale de la FNPL.

« Nous avons misé sur la loi Egalim, et nous la faisons vivre. Mais certains industriels laitiers se pensent encore dans le vieux monde, à commencer par les deux leaders nationaux, qui laissent aux éleveurs ce qu’il leur reste quand ils ont payé leurs autres charges », a déclaré en substance Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, sans citer nommément Lactalis et Sodiaal. « Nous, éleveurs, ne devons pas avoir honte de dire : je suis producteur de lait et je veux gagner 2 Smic. »

Julien Denormandie, ministre de l’agriculture, qui clôturait une assemblée générale réunie en visioconférence, a pour sa part vertement critiqué la décision de Lactalis d’attaquer – avec succès – l’étiquetage obligatoire de l’origine du lait. « C’est un signal incroyablement négatif, et une destruction de valeur dans une filière qui explique que l’origine France est synonyme de qualité. »

Egalim, acte 2

Le ministre de l’agriculture a par ailleurs expliqué que la loi Egalim avait été « extrêmement importante » pour imposer le débat sur la rémunération des agriculteurs – la FNPL n’est visiblement pas loin de partager ce sentiment – mais qu’il fallait « aller plus loin ». C’est l’objet de la proposition de loi du député LREM Grégory Besson-Moreau, et soutenue par le ministre, qui sera « débattue à partir du mois de juin » au Parlement.

Julien Denormandie est également revenu sur la négociation de la Pac 2023, et sur les arbitrages franco-français qu’elle implique, jugeant « absolument nécessaire la réforme de l’UGB ». « Pour nous, ça va dans le bon sens si le montant de la prime est différent de la prime à la vache laitière actuelle », a estimé Thierry Roquefeuil, en soulignant que la convergence des aides inscrite dans les deux précédentes Pac avait « fait perdre de l’argent » aux producteurs de lait.

BC

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