Le rôle « tampon » de l’aval

Les augmentations des prix agricoles à la production ont été « en grande partie amorties par l’aval des filières » en 2021, souligne un rapport.

L’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPM) a rendu public, le 29 juin, son rapport au Parlement 2022. « Dans un contexte de forte volatilité du prix des matières premières agricoles en 2021, les prix à la production agricole ont sensiblement progressé (+9,2%) – seulement +4,1% pour le lait de vache et +7,5% pour les gros bovins, ndlr – par rapport à 2020, en ligne avec l’évolution des prix des moyens de production (+9%). Dans le même temps, les prix des produits des industries alimentaires ont augmenté de 2,2%, selon l’Insee. Enfin, les prix à la consommation des produits alimentaires n’ont augmenté que de 0,6% en 2021, soit moins que l’inflation générale des prix à la consommation (+1,6%). »

« Le rapport 2022 de l’Observatoire confirme les constats des années précédentes, à savoir la grande stabilité des prix des produits alimentaires de base au stade consommateur, malgré la forte volatilité des marchés agricoles, de moins en moins régulés par l’Union européenne et de plus en plus mondialisés. Bien que variable selon les produits et les années, la part minoritaire de la matière première agricole dans le prix du produit final explique en partie cet effet tampon. Mais surtout, jusqu’à un certain niveau, la transmission des chocs subis par les prix agricoles est souvent amortie dans un premier temps par les industries agroalimentaires et les distributeurs qui compriment leurs marges, dans une certaine mesure, afin de maintenir des prix stables en rayon pour les produits les plus emblématiques. »

Le rapport 2022 apporte également un éclairage sur l’évolution des coûts de production des agriculteurs et leur niveau de rémunération. « À quelques exceptions près, l’Observatoire constate que les prix payés, certes en hausse pour la plupart des productions animales, ne permettent toujours pas en 2021 de couvrir l’ensemble des charges qui ont également augmenté, et de dégager un revenu suffisant pour les éleveurs. » Plus précisément, la rémunération permise en élevage allaitant diminue en 2021 pour revenir à 0,9 Smic par unité de main d’œuvre dans le système naisseur et à 1,4 Smic dans le système naisseur-engraisseur de jeunes bovins. En lait, la rémunération « reste stable en plaine autour de 2 Smic » et revient à 1 Smic en montagne, toujours selon l’OFPM.

BC

A télécharger :

Résumé du rapport 2022 (OFPM, 29 juin 2022)

Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 7 juillet 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 6 juillet 2022)

L’avenir du jeune bovin en France (Interbev, juillet 2022)

Perspectives agricoles 2022-2031 (FAO-OCDE, 29 juin 2022)

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