La Coordination rurale estime, étude à l’appui, que le coût de production d’un kilo de lait s’est établi à 445 €/t en 2016 et 451 €/t en 2017 en moyenne en France – bien au-delà donc des prix pratiqués à l’époque. Il tournerait actuellement autour de 340-350 €/t en plaine et 370-380 €/t en montagne, estime l’Institut de l’élevage.
La Coordination rurale a présenté, le 2 mars au SIA, une étude sur les coûts de la production laitière en France réalisée par un cabinet allemand (1). Celle-ci conclut à un « coût de production après déduction des recettes de la vente de bovins », hors rémunération de la main d’œuvre, de 350 €/t en 2017 en moyenne nationale, avec une grande disparité régionale : depuis 301 €/t en Bretagne jusqu’à 461 €/t en Rhône-Alpes. Si l’on intègre la main d’œuvre (1,5 smic par actif), le prix de revient atteint 451 €/t en moyenne : à partir de 396 €/t en Bretagne jusqu’à 593 €/t en Rhône-Alpes. Des niveaux très supérieurs aux prix pratiqués par les transformateurs en 2017, souligne l’étude en concluant que « seuls trois quarts des coûts de production étaient couverts, avec un manque à gagner de 10,72 centimes par kilogramme de lait. »
En ce début d’année 2018, il devrait être possible de dégager un revenu de 1,5 smic avec un prix du lait de 340-350 €/1.000 l en plaine et de 370-380 €/1.000 l en zone de montagne, estime de son côté Yannick Péchuzal (Institut de l’élevage) qui présentait, le 28 février au Salon de l’agriculture (SIA), une étude sur « les systèmes d’avenir pour le lait de vache français ».
Benoît Contour
(1) « Les coûts de la production laitière en 2016 et 2017 » : étude réalisée par le bureau d’études allemand BAL (Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft) à la demande conjointe de l’EMB (European Milk Board) et des organisations françaises de producteurs de lait APLI (Association des producteurs de lait indépendants), OPL (Organisation des producteurs de lait) et FMB (France Milk Board) Grand Ouest et Bassin normand.