Le 18 octobre, une soixantaine d’éleveurs de la Confédération paysanne de Bretagne et des Pays-de-la Loire ont occupé le site industriel de Lactalis, à Retiers en Ille-et-Vilaine, en réaction à l’annonce de la cessation unilatérale de collectes.
Pour la Confédération paysanne, l’ usine de Retiers symbolise l’hégémonie de Lactalis puisqu’il s’agit du plus grand site européen de production de lactose.
« Cette action est un nouveau signal envoyé à Lactalis ainsi qu’à l’ensemble des industriels et aux pouvoirs publics : nous refusons de voir disparaître l’élevage laitier. Nous entamons donc une série de mobilisations pour défendre les nombreux·euses éleveur·euses laissé·es dans une grande détresse, victimes des pratiques indécentes de Lactalis», relate le syndicat. Pour rappel, Lactalis a prévu de réduire sa collecte annuelle de lait excédentaire auprès des éleveurs français d’environ « 450 millions de litres », sur un total de quelque « 5,1 milliards de litres ».
Refus des OP verticales avec un seul acheteur
« La mise en place d’organisations de producteurs verticales dépendant d’un seul acheteur, permet à ces mastodontes d’user et d’abuser de leur position commerciale dominante, précarisant et fragilisant les éleveur·euses, comme l’ont aussi montré les difficultés de l’OP de Savencia. Ces multinationales poursuivent leurs propres objectifs commerciaux, quelles que soient les répercussions sur les éleveur·euses. La stratégie de Lactalis reste de collecter du lait, le moins cher possible, d’où qu’il vienne. Il est urgent de développer une régulation des marchés, avec un dispositif de gestion collective des volumes et un arbitrage des pouvoirs publics. Cette régulation doit s’appliquer avec des prix minimums garantis payés aux producteur·rices qui intègrent l’ensemble des coûts de production, la rémunération de l’éleveur·euse et la protection sociale, y compris le droit au repos.»