Trois nouveaux itinéraires bas-carbone

Axée sur l’élevage bovin, la méthode Eco-méthane est promue depuis dix ans par l’association Bleu-Blanc-Cœur.

Le ministère de la transition écologique a annoncé, le 26 août, la reconnaissance de trois nouvelles méthodes agricoles dans le cadre du label bas-carbone. Parmi celles-ci, la méthode Éco-méthane, élaborée par Bleu Blanc Cœur et Valorex, qui « permet aux éleveurs bovins de valoriser les réductions d’émissions liées à l’amélioration de la qualité de l’alimentation des bovins laitiers », explique le ministère.

Eco-méthane s’appuie sur une méthode scientifique, validée en 2011 par le ministère de l’écologie puis en 2012 par les Nations Unies, qui établit une corrélation entre la quantité d’acides gras oméga 3 présents dans la ration distribuée aux vaches et la teneur en acides gras du lait. En pratique, les éleveurs sont invités à donner plus de place à l’herbe (pâturage) quand c’est possible, à privilégier la luzerne plutôt que le maïs, ou à distribuer des graines de lin. En 2017, les 745 éleveurs engagés dans la démarche avaient fait remonter 14 285 analyses de lait montrant un taux de réduction moyen de 10,9 % des émissions de gaz à effet de serre correspondant à 23 tonnes équivalent CO2 par exploitation, selon Bleu Blanc Cœur..

Grandes cultures et fertilisants

La deuxième démarche nouvellement labellisée bas-carbone concerne les grandes cultures. Elaborée par un consortium d’instituts techniques (Arvalis, Terres Inovia…) elle « permet aux agriculteurs de valoriser les réductions d’émissions et l’augmentation du stockage de carbone liées à la mise en œuvre d’un ensemble de pratiques à l’échelle de l’exploitation (exemples : couverture des sols ou inter-cultures) », précise le ministère de la transition écologique.

Le troisième nouveau label bas-carbone est attribué à la méthode Sobac’Éco-TMM élaborée par l’entreprise Sobac (Aveyron). Celle-ci « permet de valoriser les réductions d’émissions liées à la baisse d’utilisation d’intrants, notamment fertilisants et phytosanitaires », explique le ministère de la transition écologique.

Haies et vergers

Le label bas-carbone, lancé en 2019 par le ministère de la transition écologique, s’adresse à tous ceux qui souhaitent développer des projets locaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de séquestration de carbone. En certifiant leur impact positif sur le climat, le label permet de valoriser ces projets auprès d’acteurs publics ou privés désireux de contribuer financièrement à la lutte contre le changement climatique.

Antérieurement aux trois démarches bas-carbone labellisées en août 2021, trois autres méthodes avaient été labellisées dans le secteur agricole :

  • Carbon Agri, portée par les interprofessions du lait (Cniel) et de la viande (Interbev) et l’Institut de l’élevage, valorise les pratiques permettant l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et l’augmentation du stockage du carbone dans les sols des exploitations agricoles en élevage bovin ou en polyculture-élevage.
  • Haies valorise la gestion durable des haies, dont la plantation.
  • Plantation de vergers valorise les réductions d’émissions et le stockage de carbone permis par la plantation de vergers.

BC

A lire également : Moins de méthane contre rétribution (21 juin 2019)

Lisez également

Robot de traite : un bilan économique mitigé

Le CER Normandie-Maine a publié une analyse des performances économiques des exploitations laitières équipées de robots de traite en Normandie et dans le Maine (Sarthe et Mayenne). Cette synthèse met en lumière l'impact significatif de la hausse des intrants sur la rentabilité des élevages.