Un robot économique et productif

Pierre et Isabelle Lerouge ont investi dans un robot double stalle Boumatic. Ce choix constituait, à leurs yeux, le meilleur compromis technico-économique pour leurs 90 vaches.

« Sans le robot de traite, nous aurions sans doute abandonné la production laitière », souligne Pierre Lerouge, éleveur laitier dans le sud de l’Eure en marge de la porte ouverte organisée par le concessionnaire Technitraite Froid. « Tout comme nos salariés, ma femme et moi, souffrons de problèmes de dos et d’épaule. Nous disposions d’une salle de traite 2 x 6 équipements. Nous ne souhaitions pas arrêter le lait, car l’élevage présente un sérieux intérêt agronomique. De plus, qu’aurions-nous fait des bâtiments ? », interroge l’éleveur normand. La robotisation de la traite s’est alors imposée. Le cheptel composé de 90 Holsteins, rendait le choix d’une stalle unique insuffisant. « Quel que soit le constructeur, une stalle coûte 150 000 €. Compte tenu du nombre de vaches à la traite, nous aurions dû investir 300 000 € dans la robotisation. Le concept Gemini double stalle de Boumatic nous a particulièrement intéressé », souligne l’exploitant. Au final, ces éleveurs normands ont investi 206 000 € dans le robot et 260 000 € dans la maçonnerie et divers aménagements. Les travaux ont débuté en septembre. La traite automatisée est opérationnelle depuis décembre dernier.  

Un raccordement facile

Le robot Gemini double stalle se singularise par la compacité de ses équipements, avec un bloc technique intégré à la stalle, et par sa facilité de prise en main grâce à la technologie Plug & Play. L’éleveur ne doit prévoir que l’arrivée d’électricité et le branchement en eau. Avec Gemini, Boumatic reste fidèle à son concept de traite par l’arrière. Par ailleurs, l’utilisateur n’a qu’à ouvrir la porte de la stalle côté local technique, puis descendre trois ou quatre marches pour accéder au pis. « C’est très pratique lorsque l’on doit intervenir sur une vache ou effectuer un branchement manuel ».

Le logiciel de gestion du robot est intuitif, riche en informations et doté d’une technologie de caméra pour une fixation rapide et précise des trayeurs. Le système d’identification rapide des vaches favorise le suivi santé, avec notamment la mesure automatique du comptage des cellules somatiques. « La mise en route s’est bien déroulée. Nous avons d’abord utilisé le robot en DAC(1) pendant plusieurs jours avant de lancer la traite ». Le jour de la porte ouverte organisée par le concessionnaire, le cheptel affiche une production de 39,40 litres de lait, avec 3,04 passages pour un stade de lactation de 214 jours. L’an dernier, la production plafonnait à 35,1 l/VL. En comparant la production de février, en 2025, l’élevage a produit 2 956 kg de lait contre 2 878 kg en février 2024, soit une progression de 2,7 %, et ce avec une vache en moins à la traite et un stade de production plus avancé.

Une solide marge sur coût alimentaire

Parmi les changements observés, Littoral Normand a noté une augmentation de la quantité de concentrés apportés. En février 2025, les éleveurs ont distribué l’équivalent de 218 g/l, contre 163 g/l un an plus tôt. Le coût de la ration a progressé de 10 €/1 000 kg de lait. La situation sanitaire du troupeau est restée stable : « la progression cellulaire a été très mesurée lors des travaux », souligne l’éleveur. L’élevage se distingue par de solides performances économiques, notamment une marge sur coût alimentaire de 14,16 €/VL ! Pas moins de 70 % des fourrages et concentrés sont produits sur l’exploitation. De l’ensilage de maïs, de l’ensilage d’herbe, de l’Amyplus, de la paille, un aliment de production et de l’ensilage de maïs épis sont distribués à l’auge. Au robot, les laitières bénéficient de 2,5 kg d’un correcteur azoté et jusqu’à 4 kg d’un aliment de production. L’arrivée du robot reste à ce jour synonyme de satisfaction.

Erwan Le Duc (extrait de Grands Troupeaux Magazine

  1. DAC : distributeur automatique de concentrés

En chiffres…

L’EARL P.I. Lerouge (Eure) 

  • Deux associés : Isabelle et Pierre Lerouge
  • 90 Holsteins à la traite
  • une SAU(1) de 200 ha, dont 90 ha de blé, 25 ha de colza, 35 ha de lin, 35 ha de maïs et le reste en prairies (une production en dérobée d’un mélange de ray-grass italien et de trèfles)
  • une production > 4 000 kg/jour avec un Gemini DX
  1. SAU : surface agricole utile

 

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