Faire plus contre la tuberculose bovine

Les mesures de prévention sont renforcées pour faire face à la « hausse du nombre de foyers » dans le sud-ouest, en Normandie et en Corse.

La France est considérée, depuis 2001, comme un pays indemne de la tuberculose bovine en raison d’une prévalence de la maladie inférieure à 0,1 %. Ce statut sanitaire favorable offre la possibilité à la filière d’exporter animaux et produits carnés. Cependant, « la hausse du nombre de foyers constatée dans plusieurs zones géographiques (sud-ouest, Normandie, Corse) et sa persistance dans d’autres (Côte-d’Or, Camargue) nécessite un renforcement des mesures sanitaires », annonce le ministère de l’agriculture dans un communiqué. De ce fait, « des actions importantes sont mises en œuvre :

Formation à la biosécurité en élevage bovin

Le respect des mesures de prévention – appelé communément « biosécurité » – est essentiel pour limiter l’introduction et la diffusion de la maladie entre élevages. Chaque éleveur dont le cheptel est touché par la tuberculose bovine a désormais l’obligation de suivre une formation à la biosécurité pour recouvrer un statut indemne ; l’obligation vaut également pour les éleveurs des troupeaux en lien épidémiologique de voisinage avec les foyers. La prévention de la tuberculose a bénéficié d’un dispositif de soutien à la formation des éleveurs de 2021 à 2023 dans le cadre de France Relance dotée de 3,5 millions d’euros.

Revalorisation de l’indemnisation des abattages diagnostiques

Un arrêté publié le 25 février 2023 a révisé à la hausse les forfaits d’indemnisation des éleveurs dans le cadre des abattages destinés à confirmer ou infirmer une suspicion détectée sur des bovins. En effet, ces abattages dits « diagnostiques » ouvrent droit à une indemnisation de l’Etat pour inciter les éleveurs à éliminer les animaux suspects tout en leur permettant de racheter un bovin de remplacement. L’arrêté du 25 février 2023 revalorise les forfaits pour l’abattage diagnostique (dont la dernière actualisation datait de 2018) en prenant notamment en compte l’évolution des coûts des intrants et de l’énergie.

Lancement d’une expérimentation vaccinale sur la faune sauvage

La faune sauvage peut aussi être contaminée par la tuberculose bovine et devenir vecteur de la maladie pour les animaux d’élevage. La surveillance puis l’assainissement des zones dans lesquelles la faune sauvage (sangliers, cervidés, blaireaux) a été détectée porteuse de la maladie est donc un complément essentiel à la lutte en élevage bovin. A ce titre, et tenant compte des recommandations de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, NdlR), la France lancera d’ici quelques semaines une expérimentation vaccinale sur le blaireau, financée par le ministère en charge de !’Agriculture à hauteur de 250 000 euros, comme outil complémentaire aux mesures de lutte actuellement basées sur une réduction ciblée des populations sauvages infectées. Une première phase de test d’un protocole de vaccination débutera au printemps 2023 en région Nouvelle-Aquitaine. Cette phase de test pourra, le cas échéant, être étendue à l’ensemble des zones contaminées.

Un nouveau test de dépistage

Les récentes évolutions réglementaires au niveau européen autorisent le recours au test Interféron gamma qui permet de réduire la durée de blocage des élevages suspectés d’infection et de limiter le nombre d’abattage d’animaux suspects, tout en maintenant une surveillance optimale des troupeaux », précise encore le ministère de l’agriculture.

BC

A télécharger :

Télémédecine vétérinaire et santé animale (ministère de l’agriculture, 6 septembre 2023)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 4 mai 2023)

104 foyers de tuberculose bovine en 2020 (Plateforme ESA, fév. 2021)

Population bovine au 1er avril 2023 (FranceAgriMer, 26 avril 2023)

Note de conjoncture mensuelle viandes rouges (FranceAgriMer, 2 mai 2023)

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