« Fier de représenter DeLaval »

Bruno Hue dirige les Etablissements Dehan à Saint-Aubin-Rivière (Somme).

« Dehan ? Tous les éleveurs de la Somme et de la Seine-Maritime connaissent ce nom. La maison existe depuis 1893, ce qui en fait sans doute la plus vieille concession DeLaval au monde », témoigne Bruno Hue, qui a pris en 1989 la succession des frères Dehan (quatrième génération familiale). Avec son CAP mécanicien en poche (comme son associé, Vincent Avet, embauché en 1994), il n’imaginait pas pareil parcours mais, « quand on adore son métier, on n’arrête jamais d’apprendre », résume-t-il.

L’entreprise vient de reprendre la concession DeLaval de l’Oise, portant son effectif à 22 personnes, dont 7 techniciens salle de traite, 5 techniciens robot et 3 monteurs. Bruno Hue affiche la ferme intention de « prospecter en porte-à-porte » dans son nouveau domaine pour y renforcer la présence de DeLaval. Une marque qu’il est « fier de représenter », qui « innove en permanence » et dont il se sent « écouté ». Les Ets Dehan revendiquent « 300 contrôles de machines à traire », dont 90 robots, pour une part de marché de 40 % sur la zone. La vente de matériels d’élevage (depuis les buvettes jusqu’aux tubulaires) lui permet de toucher au total 1 500 clients professionnels.

80 % de robots de traite

Désormais, 80 % des devis déposés chez Dehan/DeLaval portent sur les robots de traite, auxquels va être dédié un nouveau magasin de pièces détachées de 260 mètres carrés « Nous avons 22 robots neufs et 4 robots d’occasion à installer d’ici à la fin 2021 », indique Bruno Hue. Même quand la filière laitière est en crise, comme en 2009 ou 2015, il n’y a pas trop de « décommandes » à redouter car le besoin de renouvellement est permanent. L’installation de traite est un achat mûrement réfléchi, moins sujet à l’optimisation fiscale que d’autres matériels de ferme. Aussi Bruno Hue se voit-il avant tout comme un apporteur de solutions plutôt qu’un financeur, contrairement à certains tractoristes. « Nous vendons nos robots grâce à nos techniciens et au partenariat noué avec le client sur la durée. »

Les robots DeLaval sont fabriqués en Suède, câblés en Allemagne avant d’être expédiés par camion vers les 65 concessions françaises. « La concurrence entre marques de matériel de traite est assez sévère », constate Bruno Hue, d’autant que « les producteurs de lait sont moins nombreux et plus exigeants ». Une certaine agressivité s’exprime parfois envers le technicien quand un matériel tombe en panne chez l’éleveur à cours de trésorerie. Un phénomène nouveau, mais marginal. « S’il y a de plus en plus de robots, il y a de moins en moins d’alarmes ». C’est une chance.

Benoît Contour

NB. Reportage publié dans notre Guide de la traite 2020

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