La monotraite, un choix gagnant pour les éleveurs bio ?

La monotraite améliore nettement la vivabilité et la qualité de vie au travail. Malgré une moindre production, la réduction des charges (alimentaires, mécaniques, vétérinaires) permet de maintenir une bonne rentabilité.

Le Civam a étudié les résultats de 21 élevages adeptes de la monotraite pendant plus de huit mois par an. La grande majorité d’entre eux sont en agriculture biologique et aucun ne cultive de maïs.  L’organisme technique a comparé leurs résultats à dix-huit fermes en bitraite sans maïs.

Les exploitations en monotraite disposent en moyenne d’un capital plus faible, d’une surface agricole utile plus réduite et d’un peu moins de main-d’œuvre. Leur production laitière est inférieure, tant en volume total qu’en production par vache, mais leur lait présente une meilleure qualité avec des taux butyreux et protéiques plus élevés. Le chargement est légèrement moindre, la part d’herbe par unité de gros bétail plus importante et la proportion de la surface consacrée à l’alimentation un peu plus élevée.

Bitraite Monotraite
SAU 95 ha 79 ha
Capital 513 705 € 330 292 €
Main-d’œuvre 2,0 UTH 1,6 UTH
Vaches 67 54
Production totale 317 337 L 187 167 L
Production/vache 4 812 L 3 364 L
Chargement 1,1 UGB/ha SFP 1,0 UGB/ha SFP
Herbe/UGB 93 ares 102 ares
Surface alimentaire/SAU 94 % 97 %

Malgré une production laitière par actif plus faible, la meilleure qualité du lait et la valorisation du pâturage permettent de maintenir un bon équilibre économique. Le produit laitier par actif diminue, mais le produit viande augmente. Dans l’ensemble, le produit des activités par unité de travail humain reste inférieur, tandis que le résultat courant par associé est légèrement supérieur. Cela montre que les économies réalisées compensent la baisse de volume.

Moins de charges

Les charges sont globalement plus faibles en monotraite. Les besoins en concentrés diminuent, les frais vétérinaires sont réduits grâce à une conduite moins intensive et les coûts mécaniques baissent en raison d’une moindre récolte de fourrages. Ces économies, associées à un coût alimentaire stable pour mille litres de lait, expliquent la bonne performance économique du système.

Indicateur Bitraite Monotraite Écart
Coût alimentaire / 1000 L 54 € 55 € +3 %
Concentrés (kg/UGB) 151 122 -19 %
Coût vétérinaire / UGB 39 € 31 € -21 %
Coût mécanique / ha 542 € 465 € -14 %
Efficacité éco (VA/PA) 53 % 53 % 0 %

Si la valeur ajoutée par hectare est inférieure, le résultat courant à la surface est en revanche supérieur. La monotraite permet donc de tirer davantage de richesse des ressources naturelles disponibles grâce à une meilleure valorisation du pâturage.

2,5 heures de travail

Les conditions de travail sont également plus favorables. L’astreinte quotidienne passe d’environ 4 heures par personne dans les fermes en bitraite à 2,5 heures dans les fermes en monotraite, ce qui double quasiment la rémunération horaire d’astreinte. Cette organisation plus simple améliore la qualité de vie et libère du temps pour d’autres activités.

En définitive, la réussite d’un système en monotraite repose sur une utilisation optimale du pâturage et sur la maîtrise des charges. Lorsque la production par vache reste supérieure à trois mille cinq cents litres, la monotraite se révèle cohérente, performante et plus vivable. Elle invite à repenser les objectifs de production, non plus uniquement en volume, mais en lien avec les ressources disponibles, les coûts associés et la qualité de vie recherchée.

 

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