Le marché laitier en « équilibre »

La conférence « Marchés mondiaux du lait 2019 », organisée le 5 juin à Paris par l’Institut de l’élevage, a tracé des perspectives plutôt favorables pour la production européenne.

La demande de produits laitiers est « toujours dynamique » en Chine et, plus généralement, en Asie, première zone d’importation dans le monde. Du côté de l’offre, une « reprise lente » de la collecte est observée en Europe et aux Etats-Unis, tandis que la sécheresse perdure en Océanie. Autrement dit, les trois premiers bassins d’exportation ne vont pas crouler sous les excédents à court terme. Conclusion : le marché international des ingrédients laitiers a retrouvé un « bon équilibre », estime Gérard You (Institut de l’élevage). Les deux seules questions qui se posent : Faut-il craindre de nouvelles tensions sur le beurre ? Et quelle sera l’ampleur de la remontée des prix de la poudre de lait écrémée ? Des réponses à ces deux interrogations dépendra l’ampleur de la « remontée du prix du lait » attendue en 2019. Sera-t-elle suffisante pour convaincre les éleveurs de relancer la production, dans un contexte de cherté des intrants qui pèse sur leurs marges et leur capacité d’investissement ? Depuis la sortie des quotas, au 1er avril 2015, la collecte a reculé de 3% en France mais elle a bondi de 20% en Irlande, rappelle Benoît Rouyer (Cniel).

38 à 39 centimes par litre en 2030

A plus long terme, les prévisions de la Commission européenne sont relativement encourageantes, même si Sophie Hélaine (DG Agri) évoque un « ralentissement de la hausse de la demande mondiale ». Celle-ci passerait de 1,4 million de tonnes (Mt) équivalent lait par an à un peu moins de 1 Mt/an d’ici à 2030. L’UE devrait capter un tiers de ces besoins supplémentaires et sa production progresser de 16 Mt d’ici à onze ans pour atteindre 182 Mt, dont 10% de lait bio (4% actuellement). Une réduction de l’écart de prix actuel entre le beurre (4 500 €/t) et la poudre de lait (2 100 €/t) est attendue sur la période, mais il resterait supérieur à ce qu’il était historiquement. Au final, le prix du lait à la production est attendu à 0,38 ou 0,39 €/l à l’horizon 2030 car, « dans tous les pays européens, le mot d’ordre, c’est de se concentrer sur la valeur et de stimuler la production en renforçant l’attractivité du métier », explique en substance Sophie Hélaine. En avril dernier, le prix moyen du lait européen était de 343,4 €/t, montre le tableau de bord des produits laitiers diffusé le 4 juin par la Commission.

Benoît Contour

A télécharger : Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 7 juin 2019)

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