Robot et pâturage au banc d’essai

Associer traite robotisée et pâturage, cela fonctionne, quand bien même les résultats économiques ne seraient pas à sens unique.

Cerfrance Normandie Maine a enquêté 72 exploitations laitières associant robot de traite et pâturage durant la campagne 2021/2022. Le questionnaire qu’elles ont renseigné donne à voir leurs pratiques d’élevage. Principaux résultats :

– 70,8 % ont installé un à deux robots depuis plus de cinq ans. Par ailleurs, 95,8 % des éleveurs pratiquaient le pâturage avant et n’ont donc pas arrêté avec l’installation du robot tandis que 3 éleveurs ont démarré le pâturage après l’installation du robot de traite ;

– la fréquentation du robot est majoritairement comprise entre 2 et 2,5 fois par jour ; près de la moitié des éleveurs doivent intervenir au moins deux fois par jour pour amener les vaches au robot tandis qu’un sur cinq n’a pas besoin de les pousser ;

– 73,6 % des éleveurs mettent en œuvre un pâturage associé à des fourrages complémentaires tandis que 23,6 % pratiquent uniquement du parcours ;

– la durée de pâturage varie de 90 à 365 jours par an, avec une majorité qui se situe entre 200 et 249 jours ;

– la surface accessible moyenne est de 19,5 ares par vache laitière et 68 % des éleveurs laissent l’accès au pâturage la nuit. Les parcelles sont accessibles pour 82 % de l’échantillon sur un rayon de moins de 500 m. Par ailleurs, les vaches ont accès à l’eau pour la moitié de l’échantillon seulement au niveau du bâtiment ;

– 30,6 % pratiquent du fil avant et 25 % sont en circulation libre (majoritairement parcours), le reste se répartissant pratiquement de façon égale entre la gestion par paddocks de 12, 24 et 48 heures.

Un coût alimentaire inférieur

La production par vache est proche entre les exploitations équipées de robots de traite et pratiquant le pâturage (8 257 l) et celles robotisées sans pâturage (8 227 l). Elle s’avère aussi « bien supérieure à celle des exploitations sans robot de traite » (7 414 l). Commentaire de Cerfrance : « le robot dans un système pâturant reste un outil pour augmenter le volume de lait, tout en permettant d’améliorer la productivité de la main-d’œuvre. » De plus, « les exploitations avec robot de traite et pâturage ont une marge brute par 1 000 l supérieure aux exploitations avec robot(s) de + 50 à 100 € par vache (…) Le coût alimentaire des systèmes robot avec pâturage est bien inférieur et la différence s’accentue davantage ces dernières années avec la hausse du prix des aliments. »

Les exploitations robotisées sans pâturage affichent les meilleurs résultats économiques en 2020/2021, qu’il s’agisse de la valeur ajoutée par actif (85 177 € contre 81 373 € pour les élevages robotisés avec pâturage et 71 870 € pour les non-robotisés) ou du revenu disponible par actif familial (39 314 € contre 36 335 € et 38 963 € respectivement). En 2018/2019, à l’inverse, les exploitations robotisées avec pâturage avaient fait la course en tête, qu’il s’agisse de la valeur ajoutée ou du revenu par actif. Difficile donc de conclure de manière univoque. De toute façon, observe Cerfrance, « la majorité des éleveurs maintiennent un certain pâturage d’abord pour une question de santé et de bien-être animal ».

BC

A visionner :

Vidéo mensuelle de conjoncture laitière (Cniel, 7 mars 2023)

A télécharger :

Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 9 mars 2023)

Performances des systèmes laitiers avec robot(s) de traite pratiquant le pâturage (Cerfrance, 15 fév. 2023)

La collecte toujours dans le rouge (FranceAgriMer, 28 février 2023)

Quel élevage voulons-nous pour demain ? (Collectif Nourrir, 1er mars 2023)

Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers (Civam, décembre 2022)

 

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