Baisse des revenus 2018 en bovins viande

La sécheresse, l’augmentation des charges, la baisse des aides Pac et des prix « médiocres » ont pénalisé le revenu des producteurs spécialisés de viande bovine en 2018. Seuls les naisseurs-engraisseurs de taurillons franchissent couramment les 20 000 euros, surtout s’ils disposent de grandes cultures à côté.

Les résultats de 329 exploitations bovins viande appartenant aux Réseaux d’élevage, « de dimension supérieure à la moyenne avec des résultats techniques et économiques plus élevés », ont été analysés par l’Institut de l’élevage (Idele). Ses conclusions – plutôt optimistes donc – sont présentées dans un diaporama mis en ligne le 15 février.

Côté recettes, les cours des broutards ont progressé en 2018 (+3,3% pour les Charolais), sauf ceux des Salers (-0,8%). En revanche, les prix des animaux finis ont régressé : -2,1% à -2,5% pour les vaches de réforme selon les régions, -1,7% à -2% pour les jeunes bovins, -2,6% à -10,2% pour les génisses viande. Les grandes cultures, dont les rendements ont globalement diminué, ont, au contraire, bénéficié de prix généralement en hausse (+25% pour le blé), sauf la betterave (-8%). Les aides Pac ont diminué (-4,7% pour l’aide aux bovins allaitants, -3,1% pour l’aide aux veaux sous la mère).

Prix de la paille : +30%

Côté charges, seuls les fermages (-3%) et les dépenses liées aux surfaces cultivées (-0,4%) échappent à l’inflation. Les aliments pour animaux achetés à l’extérieur, qui représentent la principale dépense, renchérissent de 3%, les frais vétérinaires de 2%, les carburants de 18%, les salaires de 2% et la paille de 30%. En cause, la sécheresse qui a particulièrement impacté l’Est de la France et dont le coût – aides exceptionnelles déduites – est estimé entre 14 et 45 €/UGB selon les régions.

Au final, les résultats courants des producteurs spécialisés de viande bovine s’échelonnent entre 13 600 € (naisseurs intensifs, -5 200 € par rapport à 2017) et 29 200 € (naisseurs engraisseurs de jeunes bovins avec grandes cultures, +3 500 €). L’Institut de l’élevage met en évidence « des écarts toujours aussi importants entre le quart inférieur et le quart supérieur , quel que soit le système ». Avant de conclure sur une triple observation : « la diversité des productions (animales + végétales) apporterait, sur le long terme, plus de revenus aux exploitations » ; « l’engraissement, s’il est possible, assure un revenu supérieur aux naisseurs spécialisés » ; « les revenus en veaux sous la mère et naisseurs spécialisés peinent à atteindre les 20 000 € par unité de main d’œuvre sur le long terme ».

BC

A télécharger :

Le revenu des exploitations bovins viande en 2018 (Institut de l’élevage, janvier 2019)

Augmenter le pâturage pour améliorer le revenu en bovins viande (Inosys-Réseaux d’élevage, avril 2019)

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