Bilan mitigé pour le plan de relance agricole de 2020

FranceAgrimer avait mandaté un bureau d’études pour auditer le plan de relance agricole de 2020. Le bilan est mitigé et notamment sur le volet « Protéines végétales ». 

Lancé en 2020 à la suite de la crise du Covid-19, le plan de relance visait à redynamiser l’économie française tout en accélérant la transition écologique. Son volet agricole, doté de 1,2 milliard d’€ et piloté par FranceAgriMer, regroupait trois dispositifs d’aides à l’investissement : le développement des protéines végétales pour renforcer la souveraineté alimentaire, la réduction des intrants pour encourager une agriculture plus durable, et la protection contre les aléas climatiques tels que la sécheresse, le gel, la grêle ou le vent. Afin d’évaluer ces dispositifs, FranceAgriMer a confié au bureau d’études Vertigo Lab la conception d’indicateurs de performance environnementale.

L’évaluation conduite en 2024 a permis de dégager plusieurs enseignements majeurs. Les dispositifs ont globalement contribué à moderniser les exploitations et à soutenir la transition écologique, mais leurs effets environnementaux restent parfois difficiles à quantifier. Le choix et la définition des matériels subventionnés, notamment dans le cadre du dispositif « Protéines végétales », apparaissent parfois trop généraux au regard des effets attendus. Certains équipements éligibles peuvent, par exemple, être utilisés sur des prairies sans pour autant favoriser l’extension des cultures riches en protéines.

L’étude a également mis en évidence plusieurs impacts environnementaux potentiellement négatifs : une consommation accrue de carburant (GNR), un tassement des sols lié au poids ou au passage répété des engins, et une augmentation possible des surfaces traitées rendue possible par des matériels plus performants. À cela s’ajoute le fait que la fabrication de matériel neuf — les équipements d’occasion n’étant pas éligibles — génère des émissions de gaz à effet de serre et mobilise des ressources naturelles.

Mieux cibler les aides

Par ailleurs, l’évaluation du dispositif « Aléas climatiques » s’est révélée plus complexe, car cette aide vise avant tout à renforcer la résilience des exploitations face aux variations climatiques, plutôt qu’à réduire directement leurs impacts environnementaux.

Malgré ces limites, l’étude a permis d’élaborer une méthode inédite et reproductible d’évaluation environnementale, fondée sur des indicateurs mesurables et sur des outils opérationnels pouvant être réutilisés dans d’autres politiques publiques, telles que France 2030 ou la planification écologique. Cette démarche offre à FranceAgriMer une approche structurée et objectivable de l’impact environnemental des aides à l’investissement agricole. Elle souligne l’importance d’un meilleur ciblage des matériels soutenus, d’une prise en compte des effets indirects et d’un renforcement du suivi des données pour améliorer l’évaluation des politiques publiques en matière de transition écologique.

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