Paru en mai 2025, un article de S. Bainville, C. Aubron et O. Philippon (Institut Agro-Montpellier) compare les systèmes de production conventionnels et agroécologiques, sous l’angle du temps de travail et de la rémunération. Les auteurs ont étudié différents types d’exploitations dans onze « petites régions agricoles ».
Une étude récente de chercheurs de l’Institut Agro-Montpellier met en lumière un paradoxe frappant : bien que l’agroécologie soit souvent saluée pour ses bénéfices environnementaux et sociaux, elle demeure économiquement moins attrayante pour de nombreux agriculteurs. En clair, ces systèmes demandent un engagement fort pour une rémunération incertaine.
En analysant diverses exploitations dans onze régions agricoles françaises, les auteurs constatent que les fermes agroécologiques, généralement de petite taille et familiales, requièrent davantage de travail par hectare tout en générant une rémunération moindre.
Par exemple, dans l’élevage caprin, le temps de travail est multiplié par quatre, mais la valeur ajoutée n’est que doublée. Seule la viticulture semble récompenser cet effort supplémentaire, avec une valeur ajoutée multipliée par huit pour un temps de travail triplé.
Ces résultats suggèrent que, sans ajustements des politiques de prix et des aides, l’adoption de l’agroécologie restera limitée. Les auteurs plaident donc pour une révision des soutiens publics afin de rendre ce modèle plus viable économiquement pour les agriculteurs.