« La filière viandes sera très probablement confrontée à des difficultés d’approvisionnement pouvant entraîner la fermeture de sites d’abattage-découpe », avertit le Crédit Agricole.
« Les filières viandes font face à des difficultés d’approvisionnement responsables de la flambée des prix. Les filières porc et bovine sont confrontées à une baisse de cheptel. Le sujet des installations et de renouvellement des générations est prégnant, sans oublier la décapitalisation bovine favorisée par des prix favorables », analyse le Crédit Agricole dans son Observatoire financier des entreprises agroalimentaires.
« Les transformateurs n’ont pas toujours pu répercuter les majorations des coûts de production auprès de la distribution. Cette dernière a fréquemment accepté les hausses des matières premières agricoles (MPA) mais moins celles liées aux matières premières industrielles (MPI : énergie, emballages, transports, etc.). Les dernières négociations commerciales ont permis de faire passer des hausses de l’ordre de 10/12 %. Pour autant, bien que l’écart avec le niveau d’inflation constaté avec nos voisins européens s’amenuise nettement, il demeure en retrait, notamment vis-à-vis de l’Allemagne. »
Les industriels en capacité de baisser leurs tarifs ?
Par ailleurs, poursuit le Crédit Agricole, « les industriels subissent un mix produit qui se dégrade nettement, les consommateurs privilégiant les offres les moins chères (…) A l’heure où nous écrivons ces lignes, tandis que les prix de certaines matières premières ont sensiblement reculé, le gouvernement demande officiellement aux grands industriels de diminuer leurs tarifs. Il est aujourd’hui très difficile de savoir s’ils ont vraiment la capacité de répondre favorablement à ces injonctions. »
« Les viandes subissent une légère baisse de rentabilité liée pour l’essentiel à la filière porc, dont le débouché chinois s’est tari durant l’été 2021, entraînant une chute de prix. Ce contexte a toutefois bénéficié aux transformateurs de la charcuterie dont les prix d’approvisionnements ont baissé. De leur côté, les industriels de la volaille et la filière bovine ont vu leur rentabilité moyenne s’améliorer, les premiers tirés par leur leader et les seconds du fait d’un déséquilibre offre/demande. La filière lait voit sa rentabilité se dégrader légèrement aussi. Seuls les fromagers réussissent à progresser. Les producteurs de poudres de lait subissent notamment des débouchés en recul vers la Chine qui a privilégié les importations en provenance des États-Unis », note encore le Crédit Agricole.
BC
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