L’agriculture, éternelle sacrifiée ?

« Les agriculteurs bénéficient de rapports de prix à leur avantage ces dernières années et leurs revenus sont sur un trend haussier », constatent les Chambres d’agriculture.

« La productivité agricole stagne depuis 2010 » alors que, longtemps, elle avait été « le moteur de l’agriculture française », souligne Chambres d’agriculture France (ex-APCA) dans une nouvelle étude économique. « Plus de volumes à moindre coût, et dans la recherche d’une efficacité technico-économique optimale, devait permettre de résoudre la quadrature de toute agriculture moderne : assurer le maintien des revenus des agriculteurs et simultanément proposer aux consommateurs une offre abondante et bon marché de produits agricoles et alimentaires (deux objectifs antagonistes sans productivité). »

« Depuis quelques années, il semble que la productivité de l’agriculture soit en panne ; au plan macroéconomique, on constate une stagnation de la production sans réduction proportionnelle des volumes des facteurs de production (travail, capital, intrants). » Alors que « le partage des gains et des pertes de productivité dans la filière passe par les prix (…), sur ce point, les agriculteurs sont peu pénalisés car ils bénéficient de rapports de prix à leur avantage ces dernières années et leurs revenus sont sur un trend haussier. En revanche, les clients qui ont longtemps été les gagnants de la productivité agricole sont, aujourd’hui, dans une situation moins favorable : pour eux, l’essoufflement de la productivité agricole est synonyme de hausse de prix de leurs achats. Pour tous les autres acteurs (salariés, banques, fournisseurs et propriétaires fonciers), les rapports de prix sont, aussi, à leur défaveur et pèsent négativement sur les revenus qu’ils tirent de l’activité agricole. »

« Quant à la puissance publique, acteur majeur de l’économie agricole, elle est toujours contributrice nette de l’agriculture nationale, qu’il y ait ou non productivité – ce qui pose problème quand on fait l’hypothèse qu’une des justifications de l’aide publique à l’agriculture est de favoriser l’émergence de gains de productivité dans l’agriculture française (…) Quelles que soient les évolutions de la productivité, des prix et des volumes de la production agricole, la dépense publique à l’agriculture reste globalement stable ; cela interroge sur la finalité de la politique agricole, mais c’est un autre dossier », conclut l’étude.

BC

A lire également : Le rôle « tampon » des filières aval (5 juillet 2022)

A télécharger :

Valeur vénale des terres en 2021 (ministère de l’agriculture, juillet 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 29 juin 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 22 juin 2022)

Cours élevés de la production bovine en 2021 (ministère de l’agriculture, 21 juin 2022)

Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 17 juin 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 15 juin 2022)

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