Combien vaut l’herbe en 2023 ?

Une fourchette de prix allant de 130 à 265 €/tMS, selon les fourrages, est envisagée dans les Pays de la Loire.

« Chaque printemps, des éleveurs souhaitent vendre ou acheter de l’herbe sur pied ou récoltée. Les transactions concernent généralement de la prairie naturelle mais peuvent aussi concerner des prairies temporaires. Dans ce cas, connaître les coûts de production de l’herbe permet de contractualiser sur des bases objectives et cohérentes », explique la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire dans une note destinée à « faciliter les transactions entre les vendeurs et les acheteurs ».

« Les montants des transactions s’appuient sur la loi de l’offre et de la demande mais aussi sur le coût de production. Le prix de l’herbe sur pied doit être un compromis entre : un prix plancher qui doit permettre au vendeur de couvrir les charges engagées sur la prairie et de rémunérer son travail ; un prix plafond, pour l’acheteur, au-delà duquel l’achat n’est pas économiquement intéressant (l’acheteur peut trouver un autre produit de valeur équivalente à un prix égal ou inférieur). »

Coût de production : 55 à 85 €/tMS

« Les prix planchers couvrent les coûts de production. Ils varient principalement en fonction du niveau de rendement mais aussi des pratiques, des prix des intrants. Ils se situent autour de : 55 € par tonne de matière sèche (tMS) pour une prairie naturelle ou temporaire de longue durée ; 85 €/tMS pour une prairie temporaire de type RGI 18 mois. Ces prix planchers prennent en compte l’augmentation des charges d’engrais, de semences, de mécanisation… connues fin mars 2023. »

« Pour ceux qui vendent de l’herbe après récolte, il est nécessaire de rajouter aux coûts de l’herbe sur pied les coûts de récolte pour aboutir à un prix de l’herbe récoltée. L’approche se base sur les tarifs actualisés issus du BCMA (Bureau de coordination du machinisme agricole, ndlr) et des réseaux Cuma des Pays de la Loire. Ils ont été appliqués aux rendements habituellement observés pour chaque type de récolte dans les fermes de la région. »

« Les prix planchers constituent un bon compromis »

« Le prix plafond des différents fourrages peut être estimé en calculant le coût de remplacement de l’herbe (ensilage ou foin ou enrubannage) par un mélange d’aliments simples (paille, blé, tourteau de soja, urée). La nouvelle ration est calculée avec des valeurs alimentaires (énergie, azote) et d’encombrement équivalents. Les incertitudes à court et moyen terme des prix d’achats rendent aléatoire le calcul d’un prix plafond. Cette note se base sur deux hypothèses, haute et basse, pour le prix des concentrés et céréales en 2023 » : respectivement 550 et 650 €/t pour le tourteau de soja, 250 et 300 €/t pour le blé.

« Dans la plupart des cas, les prix plafonds 2023 s’écartent des prix planchers » : respectivement 220 et 135 €/tMS pour un foin moyen, 265 et 155 €/tMS pour un ensilage RGA/TB, ou encore 240 et 175 €/tMS pour un enrubannage moyen. Ces prix plafonds « sont souvent dissuasifs. Les prix planchers couvrent les frais engagés et la rémunération du vendeur à environ 20,5 € par heure de travail. Ils constituent un bon compromis permettant à chacun de s’y retrouver », estime la Chambre d’agriculture.

BC

A lire également :

Les prairies toujours généreuses (31 mai 2033)

A télécharger :

Nouveau repli des abattages de bovins en avril (ministère de l’agriculture, 31 mai 2023)

Baisse du prix des intrants en mars (ministère de l’agriculture, 23 mai 2023)

Repli des surfaces de maïs fourrage en 2023 (ministère de l’agriculture, 16 mai 2023)

Un mois d’avril quasi normal (Avenir Prairies, 15 mai 2023)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 11 mai 2023)

Une bonne dynamique de pousse (Chambre d’agriculture de Normandie, 9 mai 2023)

La haie, levier de planification écologique (CGAAER, avril 2023)

Evolution des modes de portage du foncier (CGAAER, février 2023)

Lisez également

Une cheffe d’exploitation sur quatre

La part des femmes est « proportionnellement très importante dans l’élevage de gros animaux (46,6 %) ».