« Revenu tout juste stabilisé en 2019 »

La hausse du prix du lait et celle des charges se sont neutralisées en 2019, selon l’Institut de l’élevage (Idele).

« En France, le revenu des éleveurs se serait tout juste stabilisé en 2019, malgré des marchés globalement mieux orientés qu’en 2018, estime l’Idele dans un article mis en ligne le 17 mars. D’un côté, ils ont accru leurs livraisons annuelles et ont perçu un prix du lait sensiblement plus élevé (+ 4,5 % par rapport à 2018, à 375 €/1000 l toutes compositions et primes confondues). Mais de l’autre, les charges des élevages auraient progressé autant du fait de la hausse des prix des intrants et que des effets de la sécheresse dans certains bassins (nombreux achats compensateurs). »

« Les éleveurs ont plus ou moins bénéficié des premiers effets de la loi Egalim. Entrée en vigueur début 2019, elle incite les laiteries à prendre en compte les coûts de production comme indicateur d’évolution du prix du lait et à mentionner le prix d’achat du lait dans la négociation des tarifs des produits vendus à la distribution. Les transformateurs auraient ainsi obtenu des hausses tarifaires significatives pour les produits vendus sous leur marque. En revanche, la renégociation des contrats pour les produits vendus sous marques distributeurs aurait été beaucoup plus âpre, et finalement peu fructueuse. »

« Avec une collecte nationale stationnaire, les transformateurs français ont sensiblement amélioré la valorisation du lait sur le marché intérieur mais aussi sur les marchés extérieurs. Les exportations ont progressé en valeur grâce au redressement des cours de la poudre maigre, tandis que les importations ont reculé principalement grâce à la baisse des cours de la matière grasse laitière. Rappelons que la France est globalement excédentaire en protéine laitière et à peine autosuffisante en matière grasse. »

Le Covid-19 menace les marchés

« En 2019, la production européenne de lait de vache a retrouvé une croissance modérée qui a facilité l’assainissement du marché des protéines laitières et contribué à détendre celui du beurre, d’autant que la production n’a que faiblement augmenté dans les autres grands bassins excédentaires. L’UE-28 a ainsi exporté l’essentiel des disponibilités supplémentaires (stocks et fabrications), la consommation européenne ayant marginalement progressé au rythme de la modeste croissance démographique. »

« Début 2020, les perspectives de marchés s’annonçaient bonnes pour les éleveurs comme pour les transformateurs. C’était avant le développement de l’épidémie de Covid-19 dont les premiers effets sur les marchés des produits laitiers sont déjà perceptibles début mars. Sur le point de devenir une pandémie, elle risque d’affecter la croissance économique mondiale et de ralentir la demande en produits laitiers. La question est plutôt désormais le temps durant lequel le commerce mondial va être bloqué… sachant que la faim de produits laitiers dans les pays émergents ne va pas se tarir à cause du virus ! En cas de baisse des prix des commodités sur les marché internationaux, la logique de formation du prix du lait sur la base des coûts de production pour les produits laitiers destinés aux ménages, au cœur de la loi Egalim, sera mise à l’épreuve du feu », conclut l’Idele, qui vient de publier son dossier annuel Lait (n° 506, février 2020).

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A télécharger : La conjoncture laitière au 21 février 2020 (Cniel, 18 mars 2020)

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