Viande bovine : tension sur l’offre et repli de la consommation

La filière bovine traverse un début d’année 2025 contrasté, marqué par une baisse de la consommation et une tension persistante sur l’offre, entraînant une hausse généralisée des cours.

En février 2025, la consommation de viande bovine en France a reculé de 4 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance s’illustre aussi dans les achats à domicile : selon Kantar, les volumes achetés par les ménages ont chuté de 7 % pour la viande bovine, et de 12 % pour la viande de veau. Cette contraction intervient malgré une hausse des prix respectifs de 4 % et 5 %, traduisant une sensibilité accrue à l’inflation.

Alors que l’offre se contracte et que les cours grimpent, la consommation intérieure faiblit, fragilisant l’équilibre de la filière bovine.

Baisse des abattages de vaches laitières

Carcasses de viande bovine

Côté offre, la rareté des animaux disponibles maintient les prix à un niveau élevé. Les abattages de vaches ont progressé de 3,2 % sur les semaines 13 à 16, grâce à une hausse des sorties de vaches allaitantes et mixtes. Toutefois, les vaches laitières sont moins présentes (-3,2 %). Résultat : les cotations montent fortement, avec +26 centimes pour la vache O standard, atteignant 5,60 €/kg. Chez les jeunes bovins, la production poursuit sa baisse (-3,9 %), impactant toutes les races. Les cours suivent la tendance : le JB O standard gagne 19 centimes en quelques semaines, tandis que le JB U standard atteint 6,38 €/kg. Le marché des broutards reste sous tension. Si les exportations globales diminuent (-3,3 %), les envois vers l’Espagne explosent (+34,1 %) et progressent légèrement vers l’Italie. Les cotations varient selon les catégories : hausse pour les mâles charolais 6-12 mois, baisse pour les plus lourds de 12-24 mois.

Record pour les veaux

Les veaux bénéficient quant à eux d’un effet saisonnier favorable avec les fêtes pascales. Le veau laitier atteint un sommet historique à 221,77 €/tête. Les petits veaux laitiers profitent d’une demande soutenue des engraisseurs espagnols et intégrateurs français, faisant progresser leurs cotations. Enfin, les échanges commerciaux reculent : -0,9 % à l’export, notamment vers les pays tiers (-24,6 %), et -3,8 % à l’import, principalement depuis l’UE. La dépendance de la France aux importations reste stable à 24,7 %.

 

Lisez également

Formation des salariés agricoles : participez à l’enquête

Les quatre fédérations d’éleveurs de ruminants (FNEC, FNPL, FNO, FNB) réalisent une enquête sur la place de la formation des salariés.